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Le bonheur du téléphone

Au milieu du 19e siècle, voici le télégraphe, la première étape de la communication à distance après le tapis de boucane. On ne le sait pas encore, mais on s’apprête, dans le prochain siècle et demi, à faire de la Terre un lieu où il sera de plus en plus facile et rapide d’échanger rapidement les uns avec les autres. Les antipodes sur le pas de la porte.

Durant les années 1880, voici maintenant la venue du téléphone. Un journaliste comprend vraiment quelle est son importance. Extrait de l’hebdomadaire de Joliette L’Étoile du Nord du 31 octobre 1885.

 

On travaille présentement à mettre Sorel en communication avec Montréal au moyen d’une ligne de téléphone. C’est un progrès véritable dont Sorel devra bénéficier largement.

Le téléphone est à bien des points de vue préférable au télégraphe. Il est surtout d’un usage plus facile, plus rapide et surtout infiniment plus commode. Vous vous mettez directement en communication avec la personne avec laquelle vous désirez converser. Vous lui exposez vous-même vos motifs; elle vous donne elle-même ses raisons. En un mot, vous pouvez discuter ensemble et parvenir à vous comprendre tout aussi bien que si vous étiez ensemble dans un même appartement.

Vous n’êtes plus obligés d’attendre les à points d’un opérateur de télégraphe et surtout vous êtes exemptés d’initier un intermédiaire à vos secrets.

Au point de vue de l’expédition des dépêches surtout, le téléphone est avantageux et serait bien goûté du public de Joliette. Quand on pense que nos dépêches télégraphiques à Joliette se rendent moins vite que les missives que nous expédions par la poste, cela nous donne l’envie de jalouser la ville de Sorel qui va être dotée d’un téléphone qui nous manque.

Au fait, pourquoi nous aussi n’aurions-nous pas une ligne téléphonique pour relier Joliette à Montréal ? L’entreprise ne coûterait pas énormément cher, et devrait nécessairement être payante, attendu que tout Joliette fait affaire avec Montréal. Nos marchands, nos hommes d’affaires, nos avocats ont besoin d’être en communication journalière avec Montréal. Que de voyages de ville nous éviterions si nous pouvions transiger nos menues affaires au moyen du téléphone ?

À l’heure qu’il est, il n’y a pas à songer à utiliser le télégraphe pour les affaires un peu pressantes ou tant soit peu compliquées. Vous ne savez pas quand votre dépêche sera transmise. Vous ne savez pas si elle parviendra à son adresse. Vous ne pouvez pas donner les détails souvent nécessaires pour être compris, car cela vous coûterait trop cher à raison du taux actuel du bureau de télégraphe.

Nous faisons appel à tous ceux qui s’occupent d’affaires et à tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de notre ville afin qu’ils utilisent leur influence pour nous obtenir une ligne de téléphone. Nous pouvons dire ceci à titre d’information générale, c’est que les gens d’affaires qui viendront ici pour nous donner une communication téléphonique avec Montréal seront reçus par les nôtres comme des bienfaiteurs. Avis donc à qui de droit !

 

Cet article de L’Étoile du Nord de Joliette est une véritable contribution à l’histoire des communications sur Terre.

Par ailleurs, est-ce que la communication à distance a changé ? Hier, des personnes de Casablanca. Dijon, Paris, Toulouse, Bruxelles, Versailles, Tanger, Tunis, Dubai, Charleroi, Mouscron, Liège, Sursee, Neuchatel, Lugano, Santiago, Ostrava, Greve Strand, Santiago De Los Caballeros, Constantine, Salamanca, Strasbourg et Bayonne ont visité ce site-ci.

On retrouvera l’illustration ci-haut à l’adresse suivante sous la rubrique «Téléphone». Il s’agit d’une gravure reproduite dans le Canadian Illustrated News du 20 décembre 1879, montrant des journalistes faisant l’essai du téléphone.

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