Le chat apparaît dans l’histoire
Qui donc nous proposera, un jour, de le suivre dans son grand livre sur l’histoire du chat? Pas qu’un album de belles images, mais un ouvrage fouillé remontant à l’Antiquité.
Les plus anciens textes écrits dans l’histoire du monde nous proviennent de la civilisation sumérienne, née à la fin du VIe millénaire av. J.-C. et qui s’est développée en Mésopotamie, une région du sud de l’Irak. Il faut donc s’en remettre aux Sumériens pour connaître les premières relations attestées entre l’humain et le chat. Le grand décrypteur Samuel Noah Kramer (L’histoire commence à Sumer, Flammarion, 1994) affirme que nous avons reconstitué et traduit à ce jour 295 proverbes et fables sumériens, mettant en scène 74 espèces animales différentes, «depuis les mammifères et les oiseaux jusqu’aux insectes». Les mentions du chien sont les plus nombreuses; il apparaît dans 83 fables et proverbes. Le bœuf domestique et l’âne suivent. Mais où donc est le chat? Pour faire la chasse aux rats, les Mésopotamiens apprivoiseront la mangouste. «Au lieu de guetter sa proie avec la patience et la circonspection du chat, écrit Kramer, la mangouste s’élance sur sa victime d’une façon foudroyante et cette tactique faisait une forte impression sur les Sumériens.» De là, leur proverbe :
Un chat… pour ses pensées,
Une mangouste… pour ses actions.
Le chat, à peu près ignoré dans la littérature sumérienne, n’a droit qu’à une seule autre mention. Un second proverbe en parle «pour le comparer à une vache qui s’attache aux pas d’un porteur de paniers». À vrai dire, il faudra la venue de l’antique civilisation égyptienne, 3 000 ans av. J.-C., pour que le chat passe vraiment à l’histoire. Les Égyptiens en viendront même à le vénérer.
La sculpture ci-haut, en bois polychrome, d’un chat heureux et un brin fier, manifestement, n’est pas signée malheureusement.
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