«La bouteille voyageuse»
Le consulat français vient de communiquer à la presse de cette ville que des douaniers français ont trouvé le 16 février dernier sur la côte, entre Rachon et le phare de Corduan [en Gironde]… une bouteille qui avait été jetée à la mer le 27 septembre 1895, dans les parages du banc de Terreneuve, par les passagers du vapeur allemand Weimar du port de Brême.
Cette bouteille contenait la lettre suivante :
Vapeur Weimar, sur l’océan Atlantique, le 27 septembre 1895, en cours de voyage de Brême à Baltimore. — Nous, soussignés, passagers du vapeur sousnommé, prions le personnel qui aura trouvé ce document de l’envoyer, pour le publier, à un grand journal, en désignant l’endroit où la trouvaille a été faite. Nous sommes actuellement bien portants.
Suivent les signatures de soixante passagers.
Ainsi donc, dans l’espace de 507 jours, la bouteille a parcouru dans la direction de l’est environ 2,100 milles marins, avec une vitesse moyenne de 4 milles 15 centimètres.
À la une du quotidien montréalais La Patrie, le 1er avril 1897.
Il y a un bon moment que je ne suis venue lire vos articles Jean… et voici que je tombe sur cette bouteille à la mer comme une invitation à revenir plus souvent. Ce n’est pas votre faute si j’ai délaissée votre plage mais plutôt la faute à tous les pépins qui me sont tombés dessus depuis janvier. Je souhaite qu’avec le printemps les remous vont se tenir tranquilles et que la mer sera plus clémente.
Je me suis permise de saisir votre Bouboule pour l’envoyer à une amie qui adore les chats. Elle en sera ravie j’en suis persuadée.
Au plaisir de revenir vous lire plus souvent.
Que cesse, chère Nicole, ce tourbillon incessant qui vous fait, contre votre volonté, derviche-tourneuse, et que la paix, le calme, la tendresse du monde s’empare de vous, et puis vous berce un brin, diable !