Aujourd’hui, sur le babillard
Les spécialistes parlent du «redoux» de janvier. Tout fond partout. À la vérité, c’est l’été des Indiens de l’hiver. Comme à l’automne, un vent chaud du sud-ouest venu de la «bouilloire», du golfe du Mexique, la mer la plus chaude du monde, est remonté jusqu’à nous, sans que les vents du nord-ouest, des vents frais venus de l’Arctique, lui fassent obstacle. Alors, il a pris place. Et c’est la neige au sol qui refroidit le jour. Sinon, nous aurions une douzaine de degrés de plus au thermomètre.
Chez moi, il fait 3 degrés aujourd’hui. La douceur du temps a eu raison des poches de neige accrochées aux arbres. Il est maintenant facile de constater qu’un peu partout des branches ont été cassées. Mais ce n’est pas grave. Dans l’Arche, la vie vit. Et compte avec tout. Pas de notion de profit, de rentabilité, ou quelque chose du genre. La vie vit, simplement. Et se présente comme elle se présente. Un jour, je vous montrerai une photo du terrain quand je l’ai acheté. il y a près de 40 ans; avant de s’en départir, on avait pris soin d’en couper tous les arbres, sauf les grands peupliers baumiers à l’entrée du terrain. Sans doute pour le profit. Et la vie s’est moquée. Et s’est redonné un nouveau profil. Simplement. Et, depuis ce temps, je l’observe vivre.
Donc tout fond. Voilà une feuille dénudée de la neige qui la couvrait, ayant l’air de bien se porter. Mes vaillants sont toujours là, aussi nombreux. Depuis bientôt deux mois maintenant. Et Télesphore qui chantait : Tout dort en pa dans le lointain. Cher Télesphore.