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Les pensionnaires de la prison de Joliette en 1889

De manière télégraphique, le geôlier de la prison de Joliette, J. U. Gervais, livre son rapport pour l’année 1889.

 

 

 

 

Nombre de prisonniers admis durant l’année : 25
Charpentier : 2
Commerçant : 2
Cordonnier : 1
Cultivateur : 1
Enfants : 2
Ferblantier : 1
Forgeron : 1
Journalier : 10
Menuisier : 2
Servante : 3

Nombre de chaque offense
Assaut grave : 1
Assaut simple : 3
Ivrognerie : 4
Larcin : 5
Meurtre : 2
Vol : 10

Divers âges
Au-dessous de 14 ans : 1
De 14 à 20 ans : 6
De 20 à 30 ans : 11
De 30 à 40 ans : 4
De 40 à 50 ans : 2
De 50 à 60 ans : 1

Nombre d’emprisonnements antérieurs
1ère fois : 19
2ième fois : 4
4ième fois : 1
11ième fois : 1

Nationalités
Canada : 25

Dénominations religieuses
Catholiques : 25

Prisonniers mariés : 13
Non mariés : 12

Habitudes des prisonniers
Tempérants : 11
Intempérants : 14

Ne sachant lire ni écrire : 12
Sachant lire et écrire : 9
Supérieur : 4

Cour devant laquelle la condamnation a eu lieu
Banc de la Reine : 8
Juge de paix : 11
Shérif : 2
Prisonniers accusés : 4

Durée de la sentence
30 jours et au-dessous : 6
30 à 60 jours : 1
90 à 6 mois : 4
6 mois à 18 mois : 5
Au pénitencier, 2 ans à 5 ans : 1
Au pénitencier, 5 ans à 10 ans : 1
À l’École de Réforme, 5 ans : 2
[Voilà qu’il en manque 5]

Le nombre collectif de jours que les prisonniers ont passés en prison est de 1,316 jours.
Le coût moyen des rations par jour pour chaque prisonnier est de 8 ¼ cts.

Heure de lever : 6 ½ hrs
Coucher : 8 hrs

 

Selon l’hebdomadaire de Joliette, L’Étoile du Nord, 2 janvier 1890. Joliette étant alors une petite communauté manifestement homogène, nul doute que ce profil ne pourrait se comparer à ceux de Montréal et de Québec, des villes à la population diversifiée. Et ce qui étonne, en particulier, c’est qu’ici comme ailleurs, on considère des enfants comme des criminels. D’ailleurs, les deux qui apparaissent dans cette liste sont condamnés à une peine de cinq ans à l’École de réforme. Quand même.

J’aime ces énumérations, comme les inventaires après décès que tiennent les notaires. Pour qui s’attarde à y réfléchir, il y a beaucoup d’informations.

Pour information, L’Étoile du Nord du 9 janvier 1890 écrit : «Le rapport annuel de la prison de Montréal, qui vient d’être déposé dans les mains du shérif de Montréal, nous fournit les renseignements suivants : 2,148 hommes et 554 femmes ont été emprisonnés l’année dernière.»

Source de l’illustration montrant des prisonniers fabriquant de l’étoupe dans la prison militaire de Québec : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Prisonniers».

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