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Les pensionnaires de la prison de Montréal en 1888

Peut-être vous souvenez-vous que, le 3 janvier dernier, nous faisions état du rapport du geôlier de la prison de Joliette en 1889. Celui-ci avait accueilli 25 personnes durant l’année. Il est certain que le profil des prisonniers de Joliette ne pouvait se comparer à ceux de Montréal et de Québec, des villes à la population diversifiée.

L’hebdomadaire La Tribune, de Saint-Hyacinthe, nous propose, le 1er février 1889, le rapport du geôlier de Montréal, «L’écrou de 1888». Et, en effet, Joliette n’est pas Montréal.

 

M. Payette, geôlier de la prison de Montréal, vient de déterminer son rapport au gouvernement pour l’année 1888.

Cette statistique est très importante pour la population entière, malgré l’aridité apparente de l’exposé. Les chiffres du rapport contiennent une excellente leçon morale et sociale qui se recommande à l’attention de toutes les classes de la société.

Il est constaté que, pendant l’année qui vient de s’écouler, 2,720 hommes et 702 femmes ont été incarcérés dans la prison de Montréal pour diverses offenses. Sur ce nombre, il y a 1691 hommes catholiques et 1029 protestants; 480 femmes catholiques et 225 protestantes.

On compte 1,291 hommes et 240 femmes célibataires et 774 hommes et 312 femmes dans l’état du mariage; 1,452 possèdent une éducation élémentaire, 613 n’ont aucune éducation; 254 femmes savent lire et 204 ne le savent pas.

Pendant l’année, 83 hommes et 2 femmes ont été transportés aux pénitenciers.

Le plus grand nombre de prisonniers détenus en même temps a été 275 hommes. Dix personnes, dont trois hommes et sept femmes, sont mortes en prison pendant l’année.

Les offenses se répartissent comme suit : 1623 assauts simples, 39 assauts sur la police, 34 assauts graves, 5 accusations d’avoir mis le feu, 2 tentatives de viol, 46 vols avec effraction, 1,983 cas d’ivrognerie, 75 cas de dommages à la propriété, 26 cas de dettes, 3 cas de delirium tremens, 18 cas de détournement de fonds, 11 cas d’allures immodérées, 10 cas de faux, 13 félonies, 10 vols de grand chemin, 6 assauts indécents, 26 accusations de tenir des maisons de désordre, 2 enlèvements, 197 désœuvrés, 337 vols, 5 meurtres, 28 cas de refus de payer les cochers, 22 vols sur la personne, 6 cas de vente de boissons sans licence, 6 cas de navires, 15 cas de menaces, 171 cas de vagabondage et autres légères offenses.

Les prisonniers sont recrutés comme suit dans les professions et métiers :

2 avocats, 1 musicien, 2 huissiers, 1 constable, 1 sténographe, 2 «gentlemen», 2 marchands de pelleterie, 2 contracteurs, 3 caissiers, 5 ingénieurs, 5 tonneliers, 4 confiseurs, 10 agents, 71 charpentiers, 33 bouchers, 29 tailleurs de pierre, 13 marchands, 31 mécaniciens, 41 commis, 14 teneurs de livres, 18 plombiers, 9 cultivateurs, 22 imprimeurs, 45 peintres, 8 polisseurs, 66 charretiers, 24 forgerons, 16 briquetiers, 14 barbiers, 18 boulangers, 7 ferblantiers, 36 mouleurs, 129 cordonniers, 1,213 journaliers.

 

Source de l’illustration montrant des prisonniers fabriquant de l’étoupe dans la prison militaire de Québec : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Prisonniers».

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