Le spleen de novembre
À Sainte-Julie de Somerset, le correspondant de L’Écho des Bois-Francs est gagné par la déprime de novembre.
Le beau temps, dit-il, est devenu plus rare depuis l’arrivée de novembre. Il pleut souvent. Le ciel est toujours couvert de nuages et le soir la nuit arrive de bonne heure. C’est le mois le plus ennuyeux de l’année.
Le froid des derniers jours nous a amené de la neige. Dans la nuit de samedi à dimanche, il en est tombé environ un pouce, pas assez pour nous donner des chemins d’hiver.
Nous aimerions bien la garder et la voir s’augmenter, mais il est bien probable qu’elle va disparaître aux premiers rayons du soleil.
L’Écho des Bois-Francs, 18 novembre 1899.
Bonjour vous, revenir en ville le dimanche soir après cinq heures était une véritable torture.Le train quittait la gare à la clartée pour arriver en vllle à la noirceur.Je n’oublierai jamais le spleen des retours au couvent pour une trop longue semaine sans joies…Ce train transporte maintenant des voyageurs fortunés;le trajet est fantastique le long du fleuve dans les roches à même la falaise.
Ça ne devait vraiment pas être facile, chère Vous. Moi, je fus une année demi-pensionnaire. Il me fallait rentrer au séminaire à tous les soirs. Et, chemin faisant, j’écoutais Presley, le vrai, celui de la première génération, avant son service militaire. Heartbreak Hotel, Too Much, Teddy Bear, Blue Suede Shoes, et tant d’autres. J’adorais. C’était ma fuite.