Le point sur les animaux outre que nous
Je suis dans un ouvrage assez merveilleux merci. Cherchez-vous à savoir où nous en sommes dans les connaissances les plus récentes sur les animaux ? Du plus petit au plus grand ? Voilà le livre. Un collectif. Vous pouvez y passer quelques bien belles soirées.
Arrêt d’abord sur ce biologiste bien précieux, Jakob von Uexküll, qui a développé, le premier, durant les années 1930, la notion d’éthologie, ce qui a aidé à tant d’autres à progresser, dont Konrad Lorenz et Virginie Maris. Extrait.
Selon von Uexxküll, chaque créature vit dans un monde non seulement « vécu » et vécu différemment en fonction d’un équipement sensoriel différent, mais aussi dans un monde où les choses signifient et existent en tant qu’elles signifient. Comment l’animal perçoit-il le monde ? En quoi une conduite qui nous paraît à première vue stupide s’avère-t-elle, une fois que l’on prend en compte la signification que l’environnement peut avoir pour tel ou tel animal, une réponse non seulement adaptée mais intelligente ?
Cette voie était prometteuse. Elle l’a été non seulement pour Lorenz, mais plus récemment pour les scientifiques s’attachant à comprendre ce qu’est « être bien » pour un animal. Qu’est ce qui est important pour un rat, une vache ou un cochon ? De quel monde a-t-il besoin et qu’est-ce qui constitue un monde pour lui ? Quelle est le point de vue des animaux sur telle ou telle situation, et ce, y compris les situations que nous leur imposons dans les laboratoires ou dans l’élevage ?
Il n’est pas tellement étonnant que von Uexküll ait si violemment contesté les expériences avec les rats dans les laboratoires : que pouvait-on espérer apprendre d’eux en les interrogeant dans un monde qui ne peut avoir aucun sens pour eux ? […]
Extrait de Vinciane Despret, éthologue et philosophe, « Comment les animaux sont-ils devenus intelligents ? », dans Révolutions animales, Le génie des animaux, sous la direction de Karine Lou Matignon, Éditions les liens qui libèrent, 2019, p. 66s. En poche.