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« Va un oiseau » d’Emily Dickinson

Dans mon jardin va un oiseau

Sur une route dont les rayons

Font une musique entêtante

Ainsi qu’un moulin vagabond.

 

Jamais d’arrêt : il ralentit

Sur la plus mûre des roses,

Se sert, mais sans se poser,

Et complimente en repartant.

 

Quand tous les sucs sont goûtés,

Son féérique cabriolet

Va tournoyer dans les lointains.

Alors je rejoins mon chien

 

Et nous nous demandons tous deux

Si la vision était réelle

Ou si nous avons rêvé le jardin

Et cette curiosité.

 

Mais lui, meilleur logicien,

Renvoie mes yeux incertains

Aux fleurs et à leur vibration :

Réponse délicieuse !

 

Poème paru dans la revue de poésie Vagabondages, publié par l’Association Paris-Poète, no 42, octobre 1982, p. 21s.

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