Voici le Bleu nordique
Il fut mon premier papillon de la saison, le 11 mai 2014. Cette année — 2019 — il apparaît le 20 mai.
Il a tout le comportement de 2014. Absolument seul, il ne tient pas en place, jamais ne se pose pour plus de 3 ou 4 secondes quelques part. Je l’ai observé pendant une quinzaine de minutes. Il est si vif que toutes mes photographiques furent vides de sa présence, sauf celle-ci.
Le biologiste et biosystématicien Jean-Paul, Laplante classe ce papillon solitaire parmi nos papillons « très remarquables » (Papillons et Chenilles du Québec et de l’est du Canada, avec la collaboration de Pierrette Laplante, Montréal, France-Amérique, 1985).
Dans la région 2, celle à laquelle mon lieu appartient, l’entomologiste Louis Handfield le dit « localisé/occasionnel ». Il précise que son habitat est formé de « Clairières sèches et arides ou herbeuses à proximité des forêts où prédominent les conifères, prairies, toundra et boisés ouverts de conifères, plages sablonneuses ou rocheuses, tourbières » (Les Papillons du Québec, Saint-Constant, Éditions Broquet, 2011, p. 151). Dans tout cela, ce qui convient à l’emplacement de mon lieu, c’est la présence d’une plantation de conifères à quelques pas de chez moi et de grandes tourbières à l’avant, à 2 ou 3 kilomètres.
À la vérité, il semble que nous ne connaissions guère ce petit papillon. Et j’aurais tendance à croire qu’apparaître ainsi si tôt montre qu’il a passé l’hiver caché quelque part, déjà à l’état de papillon, d’imago, dit-on dans le jargon scientifique.