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Dépouillant la presse ancienne, comment ne pas aimer qu’on souligne l’arrivée d’un train de bois, d’une cage, depuis l’Outaouais ou le Haut-Saint-Laurent

Cette technique pour véhiculer du bois fut en usage pendant plus de cent ans. Mais elle tire à sa fin.

Ici, le 6 mai 1908, le quotidien montréalais La Patrie en fait sa une.

Cet avant-midi, la population de Maisonneuve [une ville à l’est de Montréal bientôt fusionnée à Montréal même] a été très surprise de voir arriver le premier train de bois qui ait descendu les rapides Lachine cette saison. Près de 125 indiens du village de Caughnawaga avaient la charge d’une immense cage de 300 pieds de longueur [un peu plus de 91 mètres] sur 50 de largeur.

Ils sont partis de leur village à 5 heures ce matin. Il s’agissait pour eux de diriger cette énorme flotte de bois à travers les mille écueils qui parsèment les rapides de Lachine. L’entreprise était d’autant plus dangereuse que l’eau était très haute et, d’après les dires des pilotes, jamais depuis 27 ans les cages n’ont suivi un parcours comme celle qui a fait la descente périlleuse des rapides ce matin.

Cependant tout s’est passé le plus heureusement du monde et l’on n’a pas eu comme l’an passé à enregistrer de perte de vie.

L’agent en charge était M. Aimé Guérin ; le pilote en chef était l’Indien bien connu, Louis Jackson, et, sous son commandement, venaient les pilotes Moïse d’Ailleboust, Baptiste d’Ailleboust, Michel d’Ailleboust, Philip Philips, et Mitchell Douglas.

La flotte est arrivée à Maisonneuve à dix heures et demie où les Indiens ont immédiatement pris les tramways pour revenir à leur village.

Une autre cage doit partir de Kingston [en Ontario] samedi et, si le temps est beau, les Indiens guideront cette cage à travers les rapides lundi après-midi.

 

La Patrie (Montréal), 6 mai 1908.

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