Ça se passait un 14 avril
Tournons les pages depuis 1882 à 1909. La vie variée.
Abbotsford. « Dimanche [9 avril], pendant que nous étions favorisés à Québec d’une forte tempête de neige, une pluie torrentielle tombait à Abbotsford. Pendant quelques instants, le bruit du tonnerre et la vue des éclairs qui sillonnaient les nues en tous sens jetèrent la consternation parmi les habitants de cette localité. On rapporte que la foudre est tombée sur la maison d’un nommé Snay. Le fluide électrique a communiqué par la cheminée, qu’il a presqu’entièrement démolie et une jeune fille s’est évanouie. Un pareil fait ne s’était pas produit depuis neuf ans alors que la foudre tua plusieurs animaux dans les étables d’un nommé Halbraith. » La Gazette de Joliette, 14 avril 1882.
Joliette. « Après quinze jours de temps doux, nous avons été cette semaine obligés de reprendre nos mitaines, qui avait été mises de côté, pour s’éviter le désagrément d’une onglée aux doigts. » La Gazette de Joliette, 14 avril 1882.
Saint-Hyacinthe. « Grande débâcle à St-Hyacinthe. La ville est complètement submergée. L’eau est montée jusqu’aux fenêtres supérieures des maisons. » Le Canadien (Québec), 14 avril 1883.
« La température n’est pas favorable, disent les cultivateurs, à la fabrication du sucre d’érable, cet important produit canadien. Trop de vent de nord-est, et pas assez de gelée. Pour beaucoup, c’est là une perte considérable. » Le Canadien (Québec), 14 avril 1883.
Longueuil. « En vue de l’immense quantité de neige tombée cet hiver, l’Impérial publié à Longueuil conseille à ses lecteurs qui demeurent sur les rives du fleuve de prendre toutes les précautions possibles, même celle d’éloigner leurs familles ainsi que leurs bestiaux d’un voisinage dangereux que le fleuve débordant. Il ne faut pas oublier, dit-il, les désastres que causa la terrible inondation il y a vingt ans, alors que notre population eût à pleurer sur les scènes de désolation qui s’en suivirent. » La Gazette de Joliette, 14 avril 1885. L’événement de 1865 fit au moins 28 morts.
Joliette. « Depuis les derniers vols, qui doivent avoir mis tous les gens d’accord sur la question de l’urgence d’une police de nuit à Joliette, on en a créé une, composée de deux hommes chargés de sauvegarder par leur vigilante surveillance les honnêtes citoyens toutes les tentatives dont ils ont trop de fois été victimes pendant leur sommeil. » La Gazette de Joliette, 14 avril 1885.
À Trois-Rivières. « On a semé du blé le 10 avril, cette année, chez quelques-uns de nos cultivateurs de la banlieue; c’est beaucoup plus de bonne heure que les années précédentes. La glace est en mouvement sur le St-Maurice depuis mardi [le 12], et bon nombre de journaliers sont partis pour aller faire la drave dans le St-Maurice, pour nos différentes compagnies de bois. On a aussi commencé à tendre les booms sur le St-Maurice, près de la ville. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1898
Lévis. « On rapporte qu’il est tombé tout à coup à la Chaudière, près de Lévis, samedi dernier [le 8 avril], des millions de mouches qui ressemblent à des fourmis à grandes ailes. La neige sur un espace de plusieurs arpents s’est trouvée comme noircie, subito, par une épaisse couche de ces étranges insectes. Le Rév. S. Fyles, que l’on connaît pour être très versé en entomologie, est à faire des recherches sur ce phénomène étrange. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1899.
Matane. « Notre grand fleuve est libre de glace ici comme aux beaux jours d’été et l’ouverture de la navigation dans nos parages est chose faite. La goélette St Nicholas, propriété de M. P. Trépanier, de Château-Richer, est sous voile et prête à reprendre la mer. En voilà encore un qui ne craindrait pas la navigation en hiver et qui ferait un bon compagnon au capitaine Bernier dans sa prochaine exploration aux régions arctiques ! En effet, le capitaine Trépanier arrivait de Québec l’automne dernier le 29 novembre. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1899.
Sherbrooke. « Il y a encore beaucoup de neige dans les Cantons de l’Est. À Sherbrooke, nous avons des chemins d’été. Mais, dans certains cantons des comtés de Compton et de Wolfe, il y a encore trois pieds de neige dans les chemins; on en compte jusqu’à cinq pieds dans les bois. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1899.
Berthier. « La glace tient encore, mais la traverse à Sorel est mauvaise. On transporte la malle [le courrier] à pied. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1899.
Sorel. « La rivière Richelieu est libre de glace. La glace du St-Laurent est encore ferme. L’eau monte. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1899.
Montréal. « Il est parti pas moins de 1,500 personnes, jeudi soir [le 12 avril], pour New-York. Les différentes compagnies de chemins de fer ont dû organiser des convois spéciaux. Deux convois entr’autres se composaient de 7 chars dortoirs et un char à bagage. Ce sont tous des Montréalais allant passer les vacances de Pâques dans la métropole américaine. Jamais cela ne s’est vu encore. On fait de l’argent évidemment à Montréal. » Le Soleil (Québec), 14 avril 1900.
À Rivière-du-Loup (Fraserville). « À peu près en même temps que nos chasseurs nous apportaient des outardes abattues sur les grèves de Saint-Jean-Baptiste de l’Isle-Verte, des pêcheurs nous sont arrivés ces jours derniers avec les succulents mollusques enlevés sur les mêmes battures, et ici connu sous le nom populaire de « moucques », et qui ne sont autre chose que des moules de petite grandeur, et se rapprochant beaucoup de leurs parentes, les huîtres, par leur saveur. » La Presse (Montréal), 14 avril 1900.
Saint-Jérôme. « La neige des bois est à peu près disparue. » La Presse (Montréal), 14 avril 1900.
Le 14 avril 1903, Théodore Botrel, poète breton, et son épouse arrivent à Montréal par le train de New York pour une tournée de concerts au Canada, dont les recettes seront consacrées à l’érection d’un monument au navigateur Jacques Cartier à Saint-Malo, en Bretagne. La Presse (Montréal), 13 avril 1903.
Petit-Métis. « La pêche au hareng a commencé ces jours derniers avec les rets. Le prix de vente, les premiers jours, a été 15 cts la douzaine, il est ensuite tombé à 10 cts, vu l’abondance. C’est une providence vu qu’il n’y en avait pas l’automne dernier. » Le Progrès du Golfe (Rimouski), 14 avril 1905.
Trois-Rivières. « Pas grande abondance de sucre et sirop d’érable sur le marché, cette année. La coulée la plus abondante a lieu des jours-ci. La saison finit d’ordinaire dès que le lac St-Pierre est libre de glace, et comme on le voit la fin du sucre est proche. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1905.
Rivière-du-Loup. « Plusieurs goélettes sont passées en vue de la Rivière du Loup, en remontant le fleuve. Depuis plusieurs jours déjà, il n’y a plus de glace sur les battures, et le varech dégage ses âpres senteurs sous les chauds rayons du soleil printanier. Les pêcheurs sont à l’œuvre, s’apprêtent à régaler les amateurs de poissons frais. » Le Saint-Laurent (Rivière-du-Loup), 14 avril 1905.
« Les petites superstitions. Quand on marche sur la queue du chat, on ne se marie pas dans l’année… Pour que les pigeons produisent beaucoup, il faut casser leurs premiers œufs. Renversez du sel sur la table signifie ennui; renversez du vin signifie proche réjouissance à condition de tremper un doigt dans ce vin et de le porter à ses cheveux. » Le Saint-Laurent (Rivière-du-Loup), 14 avril 1905.
Rimouski. « Beaucoup de conducteurs commettent la faute, lorsqu’ils doivent attendre, devant une barrière fermée, le passage d’un train, de placer les chevaux de manière à ce qu’ils ne voient pas le train Les animaux n’entendent ainsi que le bruit, prennent peur, deviennent rebelles et font des efforts pour s’emporter. Le conducteur qui ne veut ou ne peut comprendre qu’il est le coupable par son défaut d’intelligence, frappe le cheval apeuré jusqu’au moment où celui-ci affolé par le bruit et les coups s’échappe et brise la voiture. Le pauvre cheval se figure alors que les coups, les blessures, que tout ce qui lui arrive est le fait du train et dès lors, lorsqu’il en aperçoit un, il est impossible de le maîtriser, il devient fou et s’emporte. Il faut au contraire placer le cheval de telle façon qu’il voit arriver le train de loin, descendre de voiture, se placer à côté de lui et le caresser pour le rassurer. » Le Progrès du golfe (Rimouski), 14 avril 1905.
Rimouski. « Le printemps est langoureux et froid, nous avons encore les chemins d’hiver. Tout de même, ne nous plaignons pas, l’hiver a été si beau. Le fleuve est complètement libre devant la ville. Plusieurs veulent faire du sucre d’érable cette année et sont montés aux sucreries dès les premiers jours du mois. La santé dans notre ville et les paroisses environnantes est excellente. Nos goélettes ont laissé leurs quartiers d’hiver jeudi dernier, dix jours plus à bonne heure que l’année dernière, paraît-il. » Le Progrès du golfe (Rimouski), 14 avril 1906.
Montréal. « Arrivée du premier vapeur, le Boucherville, dans le port de Montréal, le 14 avril 1906. » Le Bulletin (Montréal), 6 janvier 1907.
Québec. « La glace de la rivière Saint-Charles s’est mise en mouvement jeudi dernier. Une bonne partie de la rivière est maintenant libre de glace. Presque tous les vaisseaux qui ont passé l’hiver dans le Bassin Louise sont sous vapeur, prêts à prendre le service dès que la glace du St-Laurent sera passée. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1906.
Faubourg Saint-Roch, à Québec. « La question des bains publics si souvent discutée l’an dernier revient de nouveau devant le public. […] Personne ne peut nier que la construction d’un bain public s’impose et impérieusement à l’attention de nos hommes publics. On comprend tellement la nécessité de bains publics que pour se rendre au désir de leurs clients plusieurs hôteliers et barbiers ont installé dans leur établissement des bains qui sont fort achalandés. Ainsi, on trouve des chambres de bain chez MM. Jos Richard, barbier de la rue du Roi, Blanchet, barbier de la rue St-Joseph, et chez Joseph Tremblay, propriétaire du Chat Blanc. » Le Soleil (Québec), 14 avril 1909
Sherbrooke. « La neige qui couvrait la terre, le jour de Pâques, a disparu. Hier, déjà, on était comme en été. » La Patrie (Montréal), 14 avril 1909.