Un correspondant belge parle du sabot et de sa fabrication en Belgique
Je voudrais [ent]retenir aujourd’hui le bienveillant lecteur d’une industrie essentiellement belge et ardennaise : de la saboterie.
Le sabot ou soulier de bois est excessivement répandu en Belgique et en France, et, dans un climat humide, il rend de grands services. Il n’est pas rare dans la semaine de voir paysans et paysannes ôter leurs sabots à la porte de l’église pour ne pas salir le parquet et assister à la messe rien qu’en chaussons de laine.
Au mois d’octobre dernier, l’industrie sabotière comptait en Belgique 6373 entreprises et employait 12,749 personnes ; la valeur de la production était évaluée à 21 millions de francs.
Les sabotiers se répandent dans les grandes forêts de la province du Luxembourg ; ils se construisent des huttes en bois et font leur fabrication sur place. Ils emploient généralement à cet usage le hêtre ou le bouleau.
Les morceaux de bois coupés à un peu plus d’un pied de long [un peu plus de 30 centimètres] sont ensuite triés ; ceux qui présentent un défaut sont rejetés et cordés pour être vendus comme bois de chauffage à un prix variant de 2 à 3 francs (40 à 60 cents la corde).
Rien de plus gai, par une belle matinée ensoleillée, de parcourir les forêts ardennaises et d’entendre sous les hautes futaies, mêlée aux coups d’ébauchoir, la chansons alerte et gaie bien connue :
Il était un gros sabotier
Au beau pays de Vresse
Matin et soir à son métier
Il chantait répétant sans cesse :
Cogne, cogne, sabotier,
À l’ouvrage fais tapage
Cogne, cogne, sabotier,
À l’ouvrage, c’est ton métier
Belgicus.
Le Soleil (Québec), 24 mars 1902.
Au Québec, on n’a guère parler du sabot et des sabotiers. Rares sont les références à ce sujet.
La photographie du bronze d’Alfred Laliberté, Le Sabotier, prise en 1950 par Neuville Bazin, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6,S7,SS1,P81740.
