Mars n’est pas la fin de l’hiver
Des tempêtes peuvent encore survenir.
Voyez celle-ci, qui fait la une du quotidien La Presse.
Un vent d’une violence extrême a soufflé toute la nuit dernière, et tenu les gens en éveil. D’après les observations faites par M. Gauthier, de l’hôtel de ville, il est venu des bourrasques d’une vélocité de 60 milles à l’heure [près de 100 kilomètres/heure]. Il y a eu des dégâts causés en maints endroits.
Cette agitation extraordinaire de l’atmosphère est due au changement subit de la température que chacun a pu remarquer. En effet, hier soir, à 7 heures, le thermomètre marquait 43 degrés au-dessus de zéro et, ce matin, à 7 heures, 17 degrés seulement, ce qui fait un écart de 26 degrés en 12 heures.
Cette tempête rappelle celle du 18 septembre dernier, alors que la grêle a fait un si grand massacre de vitres. Le vent alors était alors de 70 milles à l’heure. Mais, le 31 décembre 1895, il y eut plus. Le vent a atteint, à cette fameuse date, 72 milles à l’heures. Aussi que d’arbres, de clôtures arrachées, de poteaux brisés, etc.
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Le vent a fait des siennes à Saint-Isidore de Laprairie. Une maison où se trouvaient une veuve et sa petite fille s’est écroulée. Heureusement, les deux personnes n’ont nullement été blessées, et sont sorties saines et sauves des débris de leur habitation.
L’eau monte rapidement à Laprairie et le vent soufflait avec beaucoup de force, hier soir.
À un moment donné, la force du vent était telle que les vieilles constructions ont été ébranlées. On rapporte qu’une muraille en briques, No 370 avenue de l’Hôtel de Ville, s’est écroulée avec fracas dans la rue. Un mur en pierre, sis à l’angle des rues Prince-Arthur et Saint-Urbain, a aussi été renversé par le vent.
La Presse (Montréal), 6 mars 1899.