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Décès à Laprairie, au sud de Montréal, d’un Patriote de 1837

Alexis Patenaude

 

Ce matin, ont eu lieu, à Laprairie, les funérailles d’un des derniers survivants des luttes de 1837-1838, Alexis Patenaude, décédé samedi. Le défunt était âgé de 82 ans.

À l’âge de 20 ans, le 3 novembre 1837, jour fixé pour le soulèvement général, Alexis Patenaude fit partie de l’expédition contre le village de Beauharnois, sous le commandement du capitaine Louis Dumouchel, de Ste-Martine. Ce détachement des Patriotes du comté de Beauharnois fut le premier sur pied pour remplir le rôle qui lui était assigné.

« Ils allèrent d’abord, dit M. L. O. David, dans son livre des Patriotes de 1837-1838, au manoir seigneurial de M. Ellice pour s’emparer des armes et des munitions qu’ils croyaient y trouver. Mais M. Ellice et M. Brown, l’agent de la seigneurie, ayant été prévenus, l’alarme avait été donnée parmi les bureaucrates et les volontaires qui accoururent au manoir pour le défendre. Il fallut faire le siège de la place ; des coups de fusils furent échangés ; il y eut des bras et des jambes écorchés par les balles ; mais personne heureusement ne fut tué, ni même sérieusement blessé. M. Ellice et ses amis, voyant que la résistance était inutile, mirent bas les armes et consentirent à se constituer prisonniers à la condition qu’aucun mal ne serait fait aux dames.

« Les Patriotes entrèrent dans le manoir, prirent possession des armes qu’ils purent trouver, allèrent chez plusieurs autres bureaucrates de Beauharnois, les firent prisonniers et les dirigèrent sur Châteauguay. »

Après les malheureuses batailles de Lacolle et d’Odelltown, les Patriotes durent se disperser, et M. Patenaude échappa aux soldats anglais qui le cherchaient, en se réfugiant chez Monseigneur Powell, alors curé de Ste-Martine, pour passer aux États-Unis.

À son retour des États-Unis, M. Patenaude vint se fixer à Saint-Lambert, puis à Laprairie, où il a passé le reste de sa vie dans des occupations de commerce.

Il jouissait de la confiance générale et tous ceux qui le connaissaient l’ont toujours honoré de leur estime et de leur respect. Il fut bon citoyen, bon père de famille, et il laisse plusieurs enfants et petits-enfants pour déplorer sa perte.

 

La Presse (Montréal), 27 février 1900.

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