Le gamin, lui, est en pleine forme et heureux
Il a la tête d’un joueur de tours.
Toujours seul de son espèce.
Toujours silencieux, jamais contrarié par ma présence.
Nous nous connaissons maintenant.
Cet enfant du printemps est là depuis mai.
J’aime tant le voir s’arrêter soudain et observer à distance ces bien gros oiseaux inconnus, les Dindons sauvages, qui picorent du chardon tombé. On arrive à lire la connaissance qu’il acquiert. Il interroge la vie. Il sort complètement de son univers d’écureuil. Pour lui, c’est l’encyclopédie Grolier Pays et Nations.
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Je ne t’ai pas cru quand tu m’as dit qu’un écureuil te rendait visite avec un sourire grand comme ça depuis quelque temps. J’avais tort. C’est sans doute que ta réputation est répandue dans ton patelin – tu parles aux animaux, aux oiseaux et aux insectes. Et plus important encore, tu les nourris. Comment ne pas se passer le mot ?
Je ne sais s’ils se passent le mot. Mais, chose certaine, ils sont tellement habitués à ma présence. Et, étant seul, marchant très lentement, demeurant immobile lorsque je le peux, n’ayant plus de tondeuse à gazon bruyante, ils connaissent l’épouvantail que je suis. Un ami cinéaste et photographe, une belle âme, je dirais, m’a proposé de venir avec sa caméra, me promettant d’être absolument silencieux, de ne se contenter que de tourner des images. Je lui ai répondu qu’il était adorable, mais que, si nous nous amenions à deux, rien de cela, à mon avis, ne se produirait. Tolérer ma présence est déjà exigeante, je crois. Comment pourrions-nous leur en demander davantage. Et ce sont eux-même qui sont chez eux, bien plus que moi-même.