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L’univers des guêpes

Les guêpes appartiennent à l’ordre des hyménoptères, dont font aussi partie les abeilles, les fourmis et les frelons, aux pièces buccales de type broyeuses.

Contrairement aux coléoptères, par exemple, les insectes de cet ordre ont la tête mobile, séparée du thorax.

On croit que les premiers hyménoptères (guêpes et abeilles) apparaissent il y a une centaine de millions d’années. D’autres pensent que ces insectes sont beaucoup plus anciens, ils les font remonter au début du Trias, voilà 250 millions d’années [Albouy : 41s.].

Mais qu’importe, fort utiles, les guêpes chassent une grande variété d’insectes pour les offrir en repas à leur progéniture ou aux larves de leur colonie, et elles ne représentent aucune menace. « Si vous ne vous souciez pas d’elles, elles ne se soucieront pas de vous » [Boucher : 173].

Un certain nombre guêpes se manifestent chez moi.

D’abord, j’ai trouvé étonnante la Guêpe commune (Vespula vulgaris) qui, un jour, nous est arrivée sans doute d’Europe. Elle est fouisseuse, c’est-à-dire qu’elle vit dans la terre, peut-être dans un terrier abandonné par un petit mammifère. Mais, à l’occasion, elle peut construire un nid dit de papier de couleur grise.

Étonnante disais-je, car, le 21 juin 2009, alors qu’accroupi, je photographiais un de mes deux Iris sibirika frais éclos, l’une d’entre elles me pique au bout du majeur. On la distingue sur une des images, toute petite. Sensation de brûlure. Puis engourdissement du bras gauche pendant 20 minutes jusqu’à la hauteur du biceps. N’ayant jamais connu un pareil événement, je me croyais désormais immunisé contre les piqures d’hyménoptère. Ma médecin me répond : « Pas du tout. La prochaine fois, ce peut être la mort par asphyxie. Dorénavant, en saison, d’avril à octobre, vous devrez toujours porter avec vous une seringue d’épinéphrine ».

D’autres guêpes que la Commune se promènent aux alentours, dans mon milieu bien humide. Certaines sont fouisseuses, les Vespula justement. La Guêpe à taches blanches (Dicolhovespula maculata), elle, construit de gros nids gris de plusieurs couches de papier suspendus quelque part dans les branches d’un arbre ou d’un arbuste.

La Potière bleue (Chalybion californicum), magnifique avec ses grands yeux, est une guêpe solitaire, un peu comme plusieurs bourdons. Son mandat est de nourrir ses larves d’araignées vivantes, de petites chenilles, ou de cercopes. Aussi ne cesse-t-elle de chercher. Lorsqu’elle trouve un de ces insectes, elle le paralyse et va l’enfermer dans une cellule de boue, le mettant à la portée d’une de ses larves. À son éclosion, la larve peut se nourrir de la proie paralysée que sa mère lui a laissée [Boucher : 188]. Je n’ai jamais trouvé le lieu hors terre où elle construit ses cellules à larve.

Mais son comportement tient d’une guêpe heureuse. Elle se laisse distraire par les abreuvoirs à colibri à l’arrière et à l’avant, goûte l’eau qui en est tombée sur les galeries, regarde entre deux planches pour être certaine qu’une araignée ne s’y cache pas, se rend boire au bain d’oiseau et gagne aussi les épilobes en fleur pour se nourrir de nectar. Sa vêture bien voyante permet de connaître son parcours. Ma présence l’indiffère, même si à l’occasion je la rappelle à l’ordre, lui disant qu’elle a une tâche à accomplir.

Elle habite depuis le sud du Canada jusqu’au nord du Mexique. Habituellement, elle est présente du début de juillet au 10 août.

À noter que, lorsque la potière s’avance dans l’eau du bain d’oiseau, elle fait preuve de beaucoup d’audace. Une chute dans l’eau l’amènerait à se débattre sans succès et ce serait la noyade. Une abeille est morte ainsi.

 

Albouy, Vincent, Pollinisation, Le génie de la nature, Versailles, Éditions Quae, 2018.

Boucher, Stéphanie, Les insectes de nos jardins, Saint-Constant, Broquet, 2006.

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