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C’est Noël !

Nous avons une nouvelle importante à vous apprendre : elle n’est pourtant pas fraîche…

Elle a été redite, ressassée à satiété ; elle revient tous les ans, sur toutes les lèvres, à époque fixe.

Et cependant, chose bizarre, on ne s’en lasse point, et vous ne repousserez pas « Le Soleil » parce qu’il vous la répète de nouveau aujourd’hui. C’est la

Nouvelle agréable

par excellence, vous l’avez deviné !

Un sauveur enfant nous est né !

Quel sublime anniversaire que celui qui sera célébré, demain soir, dans tous les temples de la catholicité ! Pour le genre humain, c’est l’anniversaire de la régénération morale, de l’émancipation des peuples ! Pour chacun individuellement, c’est aussi une date mémorable. C’est la fête de tous les âges.

Enfant, c’est avec le délicieux émoi, le tressaillement que produit dans l’être l’inconnu, le mystérieux, l’incompréhensible, qu’on célèbre Noël, et cette impression reste à jamais gravée dans l’âme, et s’accentue avec l’âge.

Ici, ce n’est pas seulement une grande fête pour les catholiques, mais pour toute la grande famille chrétienne. Les catholiques ont la messe de nuit, la seule dans toute l’année ; l’adoration de la crèche, le réveillon de famille, touchantes coutumes.

Les protestants ont leur manière de fêter Noël : c’est un jour de cadeaux, de protestations d’amitié, de salutations et de compliments, d’échange de cartes ; les enfants se réunissent ébahis, émerveillés, autour de l’arbre de Noël, et les parents, les yeux doucement mouillés, jouissent du naïf plaisir des petits.

 

Le Soleil (Québec), 23 décembre 1899.

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