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Salut, Pélo !

Voilà le poète Claude Péloquin envolé à 76 ans. Homme de contradictions (mais qui n’est pas de contradictions ?), il a pris pour vivre la planète entière à bras-le-corps. Et, gamin, il a caché sa peine dans ses mots ou ses grands éclats de rire.

À CKRL, la première radio communautaire à Québec, à l’époque où nous étions au sous-sol du pavillon de Koninck à l’université Laval, nous avons usé à la corde son premier disque, un vinyle, celui avec son ami Jean Sauvageau paru en 1972, Laissez-nous vous embrasser où vous avez mal. Des pièces comme Monsieur l’Indien, Les Grands Silencieux, Emiliano, L’Hymne international des Clowns n’ont cessé de tourner. Merci Pélo, pour être passé quelque fois nous saluer à CKRL.

Puis, par la suite, durant les années ’80, Pélo a pris la route. Les Antilles, le Mexique, l’Italie, le Magreb, allez. Et on ne l’a plus revu que lorsqu’il décidait de revenir passer un peu de temps le long du Saint-Laurent.

Voici six de ses textes extraits d’Éternellement vôtre (Montréal, Éditions du Jour, 1972) :

Un vieillard est un aveu de départ.

 

 Nous ne sommes tous continuellement que des beaux vieillards drôles prenant de la vitesse.

 

C’est vrai qu’on est des Sauvages — et après ? Il nous reste au moins ça !

 

À toi être humain que l’on dit infirme

qui n’a jamais eu la chance d’être beau d’après nos critères de beauté je te regarde aller et vivre

et je n’en reviens pas que nous fassions peu,

si peu pour nous rendre là où tu t’étais déjà rendu

— Vivent les infirmes et les mal formés, car ils ont gagné ce que nous n’avions plus c’est-à-dire l’espoir —

 

Les vrais fous, c’est qui ? Ceux qui se garrochent en ville ou dans les rangs de carottes dans ce qui reste de la campagne ! Les fous sont ceux qui parviennent à s’éprendre de la vie sans se casser la gueule dessus.

 

Éternellement vôtre est dédié au soulagement des souffrances de tous les enfants malades qui n’ont jamais demandé à venir ici.

Les souvenirs qu’ils ont de la longueur des nuits qui les ont amenés dans notre monde a quelque chose de criant. Cette nuit-là ils ont fait un bad trip comme Lazare.

 

Et voici maintenant Pélo lui-même dans Monsieur L’Indien extrait de son disque avec Jean Sauvageau en 1972.

 

La photographie est de Jacques Bourassa.

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