La petite toute à son affaire

Elle passe sa vie à la sauver, tout en trouvant le temps de placoter, à son arrivée comme au départ d’une mangeoire. Parfois, un de ses cris est un avertissement pour tout le monde qu’un petit rapace, du type faucon, est dans les parages, car c’est bien le seul rapace qu’elle craint. Les autres, plus gros, ne s’intéressent pas à elle, elle le sait et alors il n’avertit pas, et poursuit son train-train. Il y a un insecte qui s’apparente vraiment à cette manière de vivre, l’abeille mellifère, l’ouvrière, qui vit ses 40 jours au travail, sans s’arrêter. Il y a de ces vies bien exigeantes dans la Nature.

Elle est très vaillante, la gamine, très attachante. Et ce que j’aime particulièrement d’elle, c’est que dans le grand bal des oiseaux qui se croisent et s’entrecroisent, elle traverse toute cette vie, concentrée, variant son menu, une graine de tournesol ici, un peu de chardon noir, une bouchée de suif, un insecte dans l’écorce d’un arbre, et qui sait.
Vivre sa vie est pour elle bien exigeant, mais elle sait bien manger, elle est gourmet, raffinée.