Haïkus d’été
Chante le coucou
qui n’a parents
et enfants !
Un cheval attaché
à un arbre bas
dans la lande d’été
Hameau perdu —
habitués à leur misère
ils prennent le frais dans le soir
La femme sans enfant
comme elle est tendre
avec les poupées !
Pauvre gîte —
les gémissements d’un chien
dans la pluie nocturne
Le mendiant
il a ciel et terre
comme habits d’été
Changement de domestiques —
le balai accroché
à une autre place
Averse d’été
une femme solitaire
rêve à la fenêtre
Kikaku
Le marchand d’éventails
promène sa charge de vent —
la chaleur !
Kakô
Poursuivie
la luciole
se cache dans la lune
Ryôta
Haïkus, Anthologie, Poésie, Librairie Arthème Fayard, 1978, texte français et avant-propos de Roger Munier, préface d’Yves Bonnefoy. Collection Points 2008, 235 pages.
L’illustration d’Alain et Colette Barre apparaît dans le livre de Gilbert Anscieau, Les quatre saisons, Paris, Presses d’Île de France 1953, 288 pages.