Comment on fixe le jour de Pâques
On pose la question fréquemment.
Le 17 mars 1897, un lecteur de Saint-Casimir écrit au Courrier de Saint-Jean pour demander si Pâques doit toujours se trouver le premier dimanche après la pleine lune de mars, et que plusieurs prétendent que cette année-là que Pâques se trouve dans la lune d’avril.
On lui répond :
Cette année, la pleine lune survient en mars, le 18. Comme l’équinoxe du printemps est le 21, il faut attendre la pleine lune suivante qui se manifestera le 16 avril, à 1 h. 30 du soir. Le 16 avril étant un vendredi, le dimanche suivant, c’est-à-dire le premier dimanche qui suivra le premier jour de la première pleine lune après le 21 mars sera le 18 avril.
On voit par ce qui précède que la date de Pâques peut indifféremment être réglée par la lune de mars ou par la lune d’avril. C’est là la réponse à notre correspondant.
Mais le journal n’en a pas fini avec la lune et s’arrête « aux croyances populaires, qui attribuent si généralement à notre satellite une influence indue sur la terre ».
De tout temps, on a accusé cet astre mort d’influer sensiblement sur les phénomènes terrestres, sur les vents, sur la santé de l’homme et des animaux, etc., et cette croyance est si bien enracinée qu’elle subsiste encore chez un assez grand nombre de personnes. L’erreur de ces personnes n’est pas de croire à une influence générale et indéterminée de la lune, mais de prétendre à démêler la part de cette influence parmi les causes multiples qui jouent un rôle dans la nature.
Ainsi, les marins, si intéressés à prévoir les variations du temps, sont persuadés que, dans la pleine lune, les nuées légères situées à une certaine hauteur se dissipent plus rapidement qu’à toute époque, et cette observation est basée sur une expérience plusieurs fois séculaire. Les savants ne refusent pas d’admettre le fait, mais ils l’expliquent par l’effet de la chaleur solaire que la lune renvoie sur les nuages terrestres, en quantité suffisante pour les dilater.
Ce sont surtout les agriculteurs et les jardiniers qui redoutent l’influence de la lune, particulièrement de la rousse, qui, selon eux, exerce une action fâcheuse sur les jeunes pousses. Ils assurent que la nuit, quand le ciel est serein, les feuilles, les bourgeons exposés à la lumière de la lune se gèlent, quoique le thermomètre, dans l’atmosphère, marque de 35 à 40 degrés Fahrenheit au-dessus de zéro. Ils attribuent alors à la lune une influence frigorifique, ce qui est une erreur dont la science a en raison [sic].
En effet, il est avéré aujourd’hui que les corps terrestres peuvent acquérir la nuit une température différente de l’atmosphère dont ils sont entourés. […] Les végétaux, paraît-il, sont dans le même cas. On ne peut donc pas juger du froid qu’une plante a éprouvé la nuit par les seules indications d’un thermomètre suspendu dans l’atmosphère. La plante peut être fortement gelée quoique l’air se soit constamment maintenu à plusieurs degrés au-dessus de celui de la congélation. […]
Il est donc vrai qu’une plante pourra être gelée ou ne l’être pas, suivant que la lune sera visible ou cachée derrière les nuages. Mais où les jardiniers se trompent, c’est dans les conclusions, c’est en attribuant l’effet à la lumière de l’astre, tandis que c’est par suite de la pureté du ciel que la congélation des plantes s’opère. La lune n’y contribue aucunement ; la preuve, c’est que, couchée ou sur l’horizon, le phénomène a également lieu.
L’observation des jardiniers est donc incomplète ; mais c’est à tort qu’on la supposerait fausse.
Le Courrier de Saint-Jean [d’Iberville], 2 avril 1897.
Question, il y a deux » pleine lune » en mars , alors vient-on de commencer la lune de mars ou d’avril. Il me semble que mes parents disaient parfois au mois d’août on vient de prendre la lune de septembre donc danger de gel…
Pouvez-vous m’éclairer
Je vous souhaite de Joyeuses Pâques
Malheureusement, je n’ai pas de calendrier de mars et avril 2018 m’indiquant les pleines lunes. J’aurais peine à vous éclairer, chère madame Julien.