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Arrêt sur l’image

Plus nous nous éloignons de l’enfance, moins nous vivons dans le présent. […] Il faut retrouver  l’innocence et la liberté du présent, car ce n’est que par la seule fenêtre du présent que l’on peut voir l’éternité.

 

J’ai de moins en moins d’opinion,

Je n’ai plus que des stupéfactions.

 

Cinéma, télévision. Triste ! On y perd trop la conscience du Soi. C’est aussi ne pas vivre soi-même pour regarder vivre les autres. C’est se voler de la vie à soi-même.

Minuit. Des plaques de neige dans les ornières, Ciel nettoyé. La lune se lève sur un horizon très proche, juste au-delà d’une longue file de sapins. Un rai de lumière blanche, violente, irréelle, filtre au ras du sol. Les branches les plus basses étincellent. Le ciel va du bleu sombre au blanc ardent. J’avance avec la lune qui m’accompagne entre les troncs, s’arrêtant quand je m’arrête, repartant si je repars. Sol ouaté, tapis d’aiguilles étouffant le bruit de mes pas.

Vous vous enthousiasmez pour les couchers de soleil parce qu’ils vous rappellent tout ce qui se produit, que vous le sachiez ou non, dans votre cerveau, hors de l’espace et du temps (satori)… beaucoup plus éblouissant que le soleil, mais bien moins violent…

A. Huxley, Île.

Extraits de Jacques Rigaux, Zen au jour le jour, Paris, Le Courrier du livre, 1969, p. 75s., 76, 81, 99, 107.

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