Comme Jacques Prévert, le poète breton Guillevic a gardé sa tête d’enfant toute sa vie
Aussi ne faut-il pas se surprendre que l’éditeur Gallimard ait publié un carnet de ses poèmes dans sa série Folio Junior. En quatrième de couverture, on nous offre :
On peut rêver
De partir.
On peut rêver
De rester.
Le mieux
Est de partir dans le rester.
Comme le soleil.
Comme la source,
Comme les racines.
À l’intérieur, on nous propose des poèmes comme ceux-ci :
Tous ceux
Qui ont vu l’arbre,
Vu le garçon
Regarder l’arbre, le caresser,
Lui parler,
Ils ont tous dit que l’arbre
Ignorait le garçon,
Alors que lui savait
Qu’ils avaient pour longtemps
Partie liée.
Ou encore :
Découvrir par hasard
Un tout petit jardin
Plein d’herbes folles,
Sans fenêtres autour,
Sans bruit et même
Sans cerceau ni poupée.
Rien que le temps
Qui s’est retiré là
Et n’attend rien.
Guillevic, Choix de poèmes, Paris, Gallimard Jeunesse, 2003, p. 70s.