En septembre 1908, de grands feux de forêt au Québec immobilisent les bateaux sur le Saint-Laurent
Dans son premier numéro de 1909, le quotidien La Patrie y va de dessins pour illustrer les grands événements de 1908.
Le journal affiche celui-ci pour cet événement.
Et, à la sauvette, l’édition du 23 septembre 1908 raconte :
Le brouillard qui, hier, avait interrompu entièrement la navigation, s’est levé pendant quelques heures vers midi et les bateaux ont pu à nouveau se diriger vers leurs destinations respectives.
Toutefois, ce matin, le fleuve est à nouveau couvert, en certains endroits, d’un brouillard impénétrable et la navigation est des plus difficile.
Dans le port de Montréal, il n’y a que le « Longueuil » et le « Boucherville » qui ont marché ce matin, et encore ont-ils dû prendre de grandes précautions. Leur sirène se faisait entendre toutes les deux minutes et, à chaque quai, dès qu’on jugeait un des steamers près de la rive, une cloche était sonnée, indiquant ainsi l’endroit exact de l’amarrage. Aucun accident n’est arrivé. […]
De tous les bateaux partis depuis dimanche après-midi [le 20 septembre], indifféremment de Québec ou de Montréal, pour se rendre à l’une de ces deux villes, l’« Imperial », capitaine St-Louis, de la Cie canadienne de Navigation sur le St-Laurent, est le seul qui soit arrivé à destination. L’« Imperial » a quitté Montréal lundi à 5 heures du soir ; il a passé la nuit de lundi à mardi sur le lac Saint-Pierre, ainsi qu’une partie de la matinée d’hier, et est arrivé à Québec, sans accident, hier soir, à 9 heures.
Le brouillard est général d’ici à Québec et voici la liste des vapeurs qui sont en chemin, retardés ou arrêtés complètement par la brume.
Le « Québec » de la Cie du Richelieu, parti de Québec, lundi soir ; les dépêches rapportent qu’il est amarré à Batiscan au quai de la Cie du Richelieu avec le « Montréal » parti de Montréal lundi soir.
Le « Préfontaine » de la Cie Canadienne de Navigation, venant de Québec, était ancré en face de Batiscan, ce matin, à 11 hrs.
L’« Hesperian », de la ligne Allan était à l’ancre à Portneuf, ce matin, à 10 heures 30, ainsi que le « Manchester Exchange» de la ligne Manchester ; l’« Englishman », de la ligne Dominion, et le « Coaling », de la compagnie Elder-Thompson [sic]. […]
Le « Campana » était ce matin le seul bateau en marche à destination de Montréal ; il est passé à Portneuf à 8 heures 50, mais depuis il n’a été signalé nulle part.
Le « Cruizer », le remorqueur du C.P.R., est à l’ancre entre Portneuf et Batiscan.
Le « Canada Cape » et l’« Ullabrand » ont quitté Québec, hier soir, vers 6 heures, mais ils ont dû s’arrêter non loin de leur point de départ, car ils ne sont signalées nulle part.
À Trois-Rivières, les traversiers ont pu reprendre leur service dans la matinée. […]
Les derniers rapports indiquent que le brouillard se dissipe très lentement, trop lentement toutefois pour que les navires arrêtés se remettent en marche avant une heure avancée de l’après-midi.