Lendemain de tempête à Québec
Après la tempête, le calme.
L’ouragan, qui avait fait un dernier effort le matin, s’est apaisé soudain mardi après-midi et, le vent changeant de direction, le temps s’est un peu refroidi.
Hier, il faisait assez beau, et par toute la ville on ne voyait que des gens armés de pelles et tombereaux chargés de neige. Celle-ci a complètement bloqué un certain nombre de rues étroites, où elle s’est accumulée jusqu’à une hauteur de huit pieds [2, 44 mètres].
On dit qu’il y a bien vingt ans que Québec n’a pas été enseveli aussi profondément sous la neige à pareille saison. Le fait est qu’à certains endroits, comme par exemple sur la Place d’Armes, il y en a à peu près autant que d’ordinaire en février. La fontaine est entièrement couverte.
Il va falloir près d’une semaine pour déblayer les rues, car nous avons vu nous-même quelque part de la neige au-dessus des fenêtres d’un premier étage, notamment dans la rue St-Eustache [cette rue est disparue avec l’aménagement de la colline parlementaire].
Le Canadien (Québec), 20 décembre 1888.
La carte postale est postérieure à 1916, année où on a mis en place ce monument au centre de la Place d’Armes pour célébrer le trois centième anniversaire de l’arrivée des Récollets. Ce n’est donc pas la fontaine, beaucoup plus petite, évoquée dans le texte ci-haut.
Pour la neige, les Québécois y sont habitués.