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Un serpent de mer dans le Saint-Laurent en face d’Hochelaga

Au moment où je prends la route pour une rencontre-conférence cet avant-midi à Saint-Charles-Borromée, dans la région de Lanaudière, voilà qu’avant de mettre l’ordi en mode veille, je tombe sur un nouveau serpent de mer.

Ce matin, les représentants de la presse en faisant leur visite quotidienne au poste central de la police, ont été épatés en apprenant de la bouche du sergent Trempe, chargé du poste d’Hochelaga, qu’un monstre marin avait été vu dans le St-Laurent, dans le chenal des steamers, en face de la nouvelle municipalité de Maisonneuve.

C’était une espèce de serpent qui suivait le steamer Vancouver, qui remontait le fleuve hier après-midi. L’officier nous dit qu’il tenait l’histoire de Monsieur Eustache Monty, épicier de la rue Déséry, à Hochelaga.

Le vent souffle depuis huit jours aux histoires de serpent. Tous les jours, nos confrères de la presse anglaise en découvrent de nouvelles. Cette fois, nous tenions le grand serpent de mer, qui daignait pour la première fois visiter nos parages. Le reporter de la Patrie se transporta immédiatement à Hochelaga, où il apprit par les cents bouches de dame rumeur qu’un animal monstrueux avait été vu dans la rivière.

Ce monstre avait une tête de la dimension d’un baril à farine, sa longueur était d’environ trente pieds. M. Laberge, le gardien de la barrière de péage de Longue-Pointe, dit qu’une personne digne de foi lui avait rapporté qu’il [sic] avait vu la bête en question.

Elle cassait entre ses dents de grandes pièces de bois flottant sur la rivière. Tout à coup, le monstre fut pris de convulsions et le flot vint le déposer près de la grève de la propriété de Mademoiselle Cuillier, où il expira. Telle a été la fin du grand serpent de mer qui a visité Hochelaga hier après-midi.

Nous donnons cette histoire sous toute réserve, car notre reporter n’a pu réussir à trouver le cadavre du serpent.

 

La Patrie (Montréal), 21 octobre 1884.

L’illustration provient du livre d’Arthur Mangin, Les mystères de l’Océan, 1864, p. 273

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