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Réapparition du serpent de mer au large de Boston

La côte du Massachusetts, depuis Nahant jusqu’à la baie d’Ipswich, a toujours été le rendez-vous favori du serpent de mer.

C’est dans ces eaux qu’il a été vu le plus souvent par des personnes érudites qui l’ont ensuite minutieusement décrit. Le monstre de l’océan paraît enfin revenu cet été dans ses parages favoris, car il a été rencontré au large de Cape Cod par le capitaine Cooney, commandant du grand bateau de pêche « Clara Harwood » qui vient d’entrer à Boston.

Voici le rapport officiel du capitaine Cooney à cet égard :

Nous sommes partis de Rockworth le jeudi 6 août et, le lendemain vers midi, comme le temps était beau et qu’une légère brise gonflait nos voiles, j’ai envoyé un de nos hommes en observation à l’avant du navire, car nous étions équipés pour la pêche à l’espadon.

Quelques instants après, la vigie a signalé quelque chose d’extraordinaire au large. Tous les hommes d’équipage étaient justement sur le pont à ce moment. Ils se sont précipités à l’avant, et là ils ont pu contempler de très près le monstre le plus affreux que je n’ai jamais rencontré dans mes nombreux voyages.

Certes, je peux l’affirmer, ce n’était pas une baleine, et j’ai fait pendant des années la pêche à la baleine. C’était bien le fameux serpent de mer, et il n’a pas fait mine de se déranger jusqu’à ce que tout le monde à bord du « Clara Harwood » ait bien pu le voir.

Il avait le dos tacheté comme un léopard ; mais toutes ses taches étaient de couleurs diverses. Nous avons eu le temps de constater qu’il avait environ soixante-dix pieds de long et quatorze de large. Au moment où nous approchions de lui, il a levé au-dessus de l’eau sa tête ressemblant à celle d’un gros requin et, comme nous allions le heurter, il a ouvert ses énormes mâchoires, puis il a fait un plongeon et il est disparu en soulevant un flot d’écume.

Les hommes du « Clara Harwood » n’étaient pas rassurés à la vue de ce monstre extraordinaire, et ils ont éprouvé un véritable soulagement lorsqu’il a disparu dans les profondeurs de l’océan.

 

La Patrie (Montréal), 18 août 1891.

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