Le discours sur les phénomènes paranormaux plaît au public lecteur
À la fin du 19e siècle, l’information sur Terre circule à grande vitesse grâce au télégraphe. Parfois, on a l’impression qu’on vit déjà l’instantanéité que permet internet. Et la presse quotidienne ou hebdomadaire sait que l’écho des phénomènes paranormaux rapportés ici et là plaît à son public.
Nous voici au New Jersey. Un pêcheur vit un phénomène étrange. Quatre jours plus tard, l’hebdomadaire de Saint-Hyacinthe reprend la nouvelle sous le titre Apparition.
M. Depue, méthodiste bien connu de Belvedere, N. J., affirme avoir vu la Ste Vierge, dans un nuage blanc, le 17 courant, à bonne heure le matin, pendant qu’il était à pêcher sur le haut de la rivière.
Un immense nuage blanc serait sorti de l’eau, se serait illuminé soudain et il aurait vu une superbe figure de la Ste Vierge avec des cheveux dorés et une longue robe blanche ; le nuage prit ensuite la forme d’une croix, il croit avoir entendu de belle musique.
Tout rempli d’émotion, il s’est évanoui dans son embarcation.
La Tribune (Saint-Hyacinthe), 21 août 1896.
En ce moment, je poursuis un travail en histoire sur le paranormal au Québec voilà plus de cent ans ; bien rares furent ici les travaux historiques à ce sujet. Depuis l’automne dernier, j’y vais de conférences-échange, et j’espère un livre pour bientôt. Dans ce monde, il est certain qu’il faut constater que la presse d’autrefois tire aussi son bonheur à en parler, il y a un public pour tendre l’oreille.