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Voilà la première fois qu’on parle du Gulf Stream dans la presse québécoise d’autrefois

Des bateaux à l’ancre au sud du Cap Hatteras.

Jamais depuis 2004 que je dépouille la presse d’ici de 1880 à 1910 je ne suis tombé sur un billet évoquant ce courant marin important longeant l’Amérique du Nord. N’échappons donc pas l’occasion.

Le Gulf Stream arrête en ce moment toute navigation au sud du cap Hatteras [sur la côte américaine].

La vitesse du courant empêche les vaisseaux de passer les récifs du Diamant (Diamond Shoals) et les capitaines d’une centaine de navires ont dû jeter l’ancre au sud du Cap.

On ne peut s’expliquer l’étrange changement du Gulf Stream. On sait qu’à certaines époques de la lune, le courant change de place et se rapproche de terre, mais il ne s’en rapproche jamais autant que cette année.

Il y a deux jours, la limite du courant, qui se trouve d’ordinaire à 12 milles au large [un peu plus de 19km] du cap, s’approchait tout à coup à dix milles. Le lendemain, elle était à huit et aujourd’hui elle n’est plus qu’à six milles. Là où la mer n’a que quinze brasses de profondeur.

Les navires qui ont voulu utiliser le courant pour doubler le cap, dangereux, se sont vu amenés juste en face des récifs. Ils ont dû jeter l’ancre, car il est impossible de retourner.

Ces vaisseaux sont dans une position très dangereuse, car, si une tempête survient, ils seront infailliblement brisés par les récifs.

 

Le Canada (Montréal), 11 août 1904.

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