Descendre les chutes Niagara dans un tonneau
À l’automne 1901, l’Américaine Ann Edson Taylor décide de s’attaquer aux chutes Niagara dans un tonneau. Le 8 juillet 1903, le quotidien montréalais Le Canada revient sur l’événement.
On mène d’abord une expérience préparatoire en lançant le tonneau contenant un chat. « À l’arrivée, le chat était mort et le tonneau plein d’eau. »
Taylor s’entête et poursuit.
Elle entra dans le tonneau plus calme que tous ceux qui étaient là. Deux grands coussins la protégeaient des épaules aux genoux, et on plaça un oreiller au-dessus de sa tête lorsqu’on ferma le tonneau ; dans un petit trou était adapté un tube en caoutchouc qu’elle pouvait mettre dans sa bouche afin de renouveler sa provision d’air.
Le tonneau lancé disparut « dans un chaos d’écume ». Une minute plus tard, il flottait, intact, au pied des chutes.
Quand le couvercle fut enlevé, Mme Taylor leva le bras droit et l’agita. Elle avait souffert. Elle raconta que, lorsque les marins la lancèrent, son cœur se mit à bondir, mais elle n’avait aucune crainte. « À chaque bond, je fermais les yeux et je priais Dieu d’épargner ma vie ; je tourbillonnais comme un bouchon. Je sentais toute nature annihilée. Quand je passai par-dessus la chute, je crois que je perdis connaissance un instant. Je ne recommencerais pas cela pour cinq millions, je marcherais plutôt au-devant d’un canon chargé ! »
Vous trouverez ici ce qu’en disait le quotidien La Patrie en octobre 1901.
Au sujet de cette photographie, il faut savoir qu’en 2011, mon ami bouquiniste, Michel Roy, avait mis à ma disposition deux petits albums, contenant quelque 80 photos en sépia. Des images prises par on ne sait qui, peut-être un touriste de passage au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Angleterre. L’image est extraite d’un de ces albums.