Un incroyable printemps ornithologique !

Bruant familier

Je viens de parler longuement avec un ami habitant aussi les Bois-Francs, cette région entre la Beauce et les Cantons de l’Est, au sud du Saint-Laurent. Nous ne savons pas ce que vous vivez chez vous, mais nous arrivons à des constats communs, lui et moi.

D’abord, après le bien calme hiver, il y a une véritable invasion de Juncos ardoisés, commencée chez moi le 13 avril. Et des vagues se succèdent. Le Bruant chanteur est rentré, mais au même nombre que l’an passé. Les Chardonnerets jaunes sont réapparus. Les Roselins pourprés, peu nombreux depuis quelques années — les deux premiers apparaissant le 18 avril, cette année — arrivent massivement depuis hier, mâles et femelles, et chantent de plus.

Mon ami et moi trouvons que les oiseaux revenus du sud sont véritablement affamés. Tout menu leur plaît : chardon, tournesol noir, graines mélangées, et même arachides en morceau. Le Bruant chanteur est là à tout consommer. Le Bruant familier, magnifique oiseau ci-haut, arrivé hier, se présente tout de suite aux mangeoires. Et, jamais, à ma connaissance, ne l’ai-je vu agir ainsi. Toujours, il était autonome et se satisfaisait du terrain pour vivre et de quelques graines tombées sur la galerie. Et les juncos qui, eux, y vont de pain comme en 2015. Nos oiseaux migrateurs ont faim.

Et, manifestement, il se passe quelque chose. Mon ami craint qu’en nourrissant les juncos, ils cessent ici leur voyage migratoire. Mes observations montrent qu’au plus tard, à la mi-mai, ils seront repartis pour le Nord. En 1996, le dernier a quitté le 17 mai, et, en 2002, le 25 mai. Ce sont là les deux seuls retardataires en 30 ans de prises de note à leur sujet.

Et il me dit « Oui, mais il faudra libérer l’espace pour suspendre nos abreuvoirs à colibri ? » Chez moi, le colibri le plus hâtif est un mâle arrivé le 7 mai 2015 ; l’autre, le 9 mai 2009. L’an passé, deux mâles et une femelle, les premiers, se sont présentés le 24 mai.