Va-t-on arriver enfin à connaître le début de toutes choses ?
Il est certain que Louis Cousin-Despréaux (1743-1818), homme de lettre français, de Dieppe, en Normandie, est dans une opération géante d’hommage à l’Éternel dans son livre Les Leçons de la nature, ou l’Histoire naturelle présentée à l’esprit et au cœur, publié en 1801.
Dans la copie du livre que je possède, il propose 194 textes qui se terminent par un mot s’approchant du « N’était le Seigneur, tout serait néant ». Et le sachant, on comprend sa démarche.
Mais, pour chacun de ces textes, il nous propose une entrée lyrique, poétique. Et j’aime bien à l’occasion le violon d’autrefois, la couleur du temps. Cela plaît.
Le voici sur ce que nous pouvons voir de notre esquif :
« Immensité du firmament ».
Viens, ô homme, et contemple le firmament ; considère cette multitude de flambeaux qui éclairent tes nuits ; essaye de les compter !… Mais la faiblesse de ta vue y met obstacle, et tes yeux se perdent dans la multitude des étoiles. Eh bien ! arme tes yeux, et donne-leur une nouvelle force : prends un télescope… Que vois-tu maintenant ? Aux premiers millions se joignent de nouveaux millions de mondes !… Continue tes recherches, et entreprends de compter les étoiles que tu as découvertes !… Tes idées se confondent… ; tu vois que tous les nombres ne sauraient exprimer cette immensité d’objets. […]
On peut trouver pompier ce texte publié en 1801. Mais l’automne dernier, deux cents quinze ans plus tard, précisément à la mi-octobre, — la manière de dire différait, c’est certain — le constat était le même. Tous les médias du monde parlaient de 2 000 milliards de galaxies maintenant ! Et toujours sans trouver la frontière des choses.
Hubble, notre télescope, fut incroyable d’informations nouvelles sur l’univers proche. Mais, encore insatisfaits, nous avons si hâte au James-Webb aux capacités supérieures, qui doit le remplacer l’an prochain.
Nous cherchons et cherchons, insatiables, le début de tout, ses limites donc. Espérant même entendre un jour, faute des premiers vagissements de l’Univers, au moins ses premières pulsations. Car, jusqu’à aujourd’hui, beaucoup du moins ont cru que tout est l’enfant d’un immense battement cardiaque.
Chère vie tellement attachante.