Dans la série « Réflexions sur le silence » (3)
Le mental est le grand destructeur du réel.
Que le disciple détruise le destructeur.
Car :
Lorsqu’à lui-même sa forme paraîtra non réelle, comme au réveil paraissent les formes vues en rêve;
Lorsqu’il aura cessé d’entendre la variété, il pourra discerner l’Unique, le son intérieur qui tue l’extérieur.
Alors, et alors seulement, il abandonnera la région d’Asat, le faux, pour entrer dans le royaume de Sat, le vrai.
Avant que l’âme puisse voir, il faut avoir obtenu l’harmonie intérieure et rendu les yeux de chair aveugles à toute illusion.
Avant que l’âme puisse entendre, l’homme doit être devenu sourd aux fracas comme aux murmures, aux cris des éléphants rugissants comme au bourdonnement argentin de la luciole d’or.
Avant que l’âme puisse comprendre et se souvenir, elle doit être unie au Parleur silencieux, comme à l’esprit du potier la forme sur laquelle l’argile est modelée.
Alors l’âme entendra, et se souviendra.
Alors l’oreille intérieure parlera
la Voix du Silence.
Voici pourquoi cette série sur le silence m’est venue.