Quand donc sévira-t-on contre les enfants qui glissent dans les rues ?
Dès que tombe la neige à Québec, les enfants se mettent à rêver. Mais, chaque hiver — ça tient d’une litanie dans les journaux — des passants réclament qu’on mette une fois pour toutes la main au collet de ces jeunes qui risquent de blesser des passants. Voici une de ces plaintes.
M. l’éditeur,
On a déployé un beau zèle pour que les rues inclinées de la ville ne se changeassent en glissoires publiques.
Le Canadien et, après lui, tous les autres journaux ont mis les autorités en garde contre une innovation si pleine de dangers. Cependant, rien n’est encore fait pour arrêter cette manie toujours croissante des glissades dans les rues, qui sont une vraie plaie, une nuisance sérieuse. S’il n’est pas déjà trop tard pour réagit, qu’on se le dise !
Ces jours-ci, si je suis bien informé, la police a pincé l’un des petits amateurs de ce genre dangereux de sport, mais l’autorité devant laquelle il a été traîné considéra que l’offense dont il était accusé n’était qu’un jeu d’enfant. Les journaux venaient pourtant de réclamer avec force ! [sic]
Le Canadien (Québec), 23 janvier 1886.
La photographie d’un tableau de Cornelius Krieghoff daté de 1865, montrant un couple poursuivi par un chien glissant sur les Plaines d’Abraham, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Les grands inventaires nationaux, Inventaire des œuvres d’art (IOA), Montréal, île de Montréal – Collections, cote : E6,S8,SS1,SSS583,D2634.