Un serpent de mer aux Rochers aux Oiseaux, au large des îles de la Madeleine
Le premier officier du «Sokoto», M. Starkey, nous arrive avec l’intéressante histoire de la rencontre d’un serpent de mer dans le golfe.
Comme la navigation achève, le récit du marin en question a une saveur nouvelle. Maintenant, nous n’entendrons plus parler du serpent de mer avant le mois d’avril 1907.
Le «Sokoto» est entré dans notre port, vendredi dernier, après un voyage à Mexico, Cuba et les Nouvelles Galles du Sud.
Parlant du serpent de mer, le premier officier Starkey a dit :
«Le steamer était en vue des rochers à l’Oiseau. J’étais sur la passerelle d’observation depuis une demi-heure. Il était 4.30 a. m., et les ombres de la nuit disparaissaient peu à peu. Soudain, il y eut une grande commotion dans l’eau à côté du navire et la tête d’un serpent de mer gigantesque parut au-dessus des flots.
«Je me précipitai sur le pont avec surprise et horreur. En arrière de la tête, un corps long et immense s’agitait et semblait mesurer de 150 à 200 pieds de long [de 46 à 61 mètres]. À l’extrémité du corps était une énorme queue, qui frappait l’eau en tous sens. La tête du monstre ressemblait à celle d’un lion, bien qu’elle fût beaucoup plus grosse. Deux longues défenses d’ivoire partaient de la tête. Le corps avait environ 25 pieds de diamètre. Il n’y avait pas à s’y tromper : c’était bien un serpent.
«Le monstre est venu tout près du steamer, si près même que le navire a été dérangé quelque peu dans sa course, et j’ai craint qu’un coup de sa formidable queue vienne frapper un compartiment du «Sokoto».
La Patrie (Montréal), 19 novembre 1906.