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«Sonnet à Mlle Clémentine X….»

poesieLaissez sur le buisson cette blanche églantine,

Jeune fille; passez, passez votre chemin.

 

 

Mais, rebelle à ma voix, d’une main enfantine

Vous l’avez arrachée et mise à votre sein.

 

Votre brûlant contact, ô chère Clémentine,

Fane la fleur des champs et la fleur du jardin.

 

Qu’importe ? dites-vous, d’une voix argentine.

Quand la fleur se flétrit, vous la jetez au loin.

 

Ainsi par vos sourires et les douces caresses,

De vos yeux de velours, fi les enchanteresses,

Vous cueillez dans nos cœurs de suaves bouquets.

 

Puis, quand tout leur parfum s’est vidé dans l’espace,

Que leurs riches couleurs ne laissent plus de trace,

Vous les jetez au vent comme de vains hochets.

 

Louis de Saintes.

 

Le Monde illustré (Montréal), 20 septembre 1890.

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