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Parlons donc de massette

Quenouilles deuxLa massette que les Canadiens nomment la quenouille, les Français : herbe au bedeau, massue d’eau, canne de jonc, et les Anglais : cat-tail flag, est une plante fort connue de tous mes lecteurs.

Cependant, je parierais que la plupart ne savent pas que l’épi cylindrique de couleur brune, qui ressemble vaguement à la quenouille dont nos grand’mères se servaient pour filer, est composé de fleurs.

Et il faut le croire, car les botanistes l’affirment. Ils nous disent même que ces fleurs sont les unes mâles, les autres femelles. Les premières moins nombreuses sont placées à la partie supérieure et disparaissent après la floraison, tandis que les pistillées persistent et donnent naissance aux fruits munis de soies.

On prétend que sa tige souterraine est d’un goût assez agréable et que, dans certaines contrées, on mange les jeunes racines après les avoir fait confire.

Ici, nous employons ses feuilles longues et aubanaises pour faire des paillassons, des nattes et, dans certaines contrées d’Europe, les pauvres en couvrent les toits de leur chaumière.

Le duvet laineux des fleurs sert à remplir les matelas et les oreillers, parfois à calfater les vaisseaux.

Les enfants, ces ingénieux bonshommes, utilisent la quenouille d’une toute autre manière : après avoir trempé l’épi dans le pétrole, ils s’en font des torches.

E. Z. Massicotte.

 

La Patrie (Montréal), 4 août 1898.

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