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«On ne saurait trop vivre entouré de chats»

Honneur aux chatsLa peste nous vient par les rats.

C’est une constatation de la science contemporaine qui a découvert dans les rats les agents propagateurs les plus actifs de la peste bubonique. Or, les rats disparaissent devant les chats; donc devant les chats, la peste doit disparaître aussi.

C’est là un syllogisme auquel le lieutenant colonel Buchanan, aux Indes, vient d’apporter un confirmatur expérimental curieux.

Ayant vu de ses yeux trois graves épidémies, il a constaté en effet que, par sa seule présence, le chat met en fuite le microbe et détourne le fléau. C’est ainsi que, grâce à la multitude de ses chats, le petit bourg d’Airla, seul, est demeuré indemne au milieu d’une région décimée……

Dans un autre village, sur huit maisons qui bordent la même rue, sept ont échappé à toute contagion parce qu’elles avaient des chats; la huitième, qui n’en avait pas, a perdu tous ses habitants……

Mais comment ces vaillants félins échappent-ils eux-mêmes à la contagion ? C’est que, précisément, en temps ordinaire, ils sont sujets à une sorte de peste chronique et atténuée qui n’a pour eux d’autre inconvénient que de leur gonfler les amygdales, mais qui leur vaut le don précieux d’immunisation, de vaccination ; d’où ils ne peuvent ni contracter la peste aigüe, ni en transmettre la contagion.

Donc, honneur aux chats ! Vivent les chats ! On ne saurait trop vivre entouré de chats. Que tout au moins on en trouve un au logis de tout humain soucieux de sa santé : c’est la recommandation expresse du colonel Buchanan. Les Égyptiens avaient fait du chat un animal sacré : ils devaient se douter de quelque chose; ils savaient tout, ces Égyptiens, même la valeur hygiénique des chats. Et notre science, sur ce point, est en retard sur la leur.

Nous avons mis vingt siècles à découvrir cela. Mais est-ce que nos savants, avec tout leur esprit, ne retardent pas jusque sur nos vieilles demoiselles qui sans tant d’esprit, et au seul flambeau fumeux de leur cœur, vont venir nous dire qu’il y a belle lurette qu’elles ont pressenti toutes les vertus bienfaisantes du chat ? Qu’elles n’oublient pas, cependant, qu’en l’espèce ce sont des chats chasseurs qu’il nous faut, chats guerriers, et non chats de boudoir.

 

Le Bien public (Trois-Rivières), 2 août 1910.

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