«Le Batracien»

Le Batracien n’est pas un habitant de la mer, ni des grandes voies fluviales, ni des grands lacs; son habitat est à l’intérieur des terres, dans les cours d’eau de peu d’importance, des étangs peu profonds.

Il aime à se cacher dans les marais herbeux, loin du bruit des locomotives, et du sourd battement des roues de bateaux à vapeur.

Il se délecte dans le voisinage d’un grand bois où l’écho, le soir, lui rapporte, adoucies, les rudes notes de sa mélancolique voix. C’est un ami de l’ordre et de la paix qui n’a pas la moindre humeur belliqueuse et se laisse décimer en chantant.

Il mérite certainement que nos législatures s’occupent de lui à tous les points de vue.

J. A. Paulhus.

La Patrie (Montréal), 12 juillet 1902.