La belle bête s’approchant
Avant-hier, j’écrivais à une amie :
À fréquenter mes ânes, j’en suis venu à penser qu’ils ont aussi une âme, un intérieur très riche né d’un raisonnement. Quelqu’un a dit quelque part : un cheval se dresse, un âne s’éduque. Hier encore, je les flattais en haut du museau et ils plaçaient leurs grandes oreilles vers l’arrière, signe, semble-t-il, de confiance Je leur parle toujours doucement. J’ai noté que ce sont des bêtes qui n’aiment pas le bruit, les motards passant sur la route les effraient. Et, hier, approchés à la clôture, ils émettaient de petits chants. Sorte de fortes respirations ou de grognements doux plutôt de satisfaction, sachant que des morceaux de carotte les attendaient. Et ils m’écoutent, se respectent, ne cherchent pas à se poussailler. La solidarité semble bien grande chez les ânes. Et je passe toujours de l’un à l’autre, après le troisième revenant au premier. Et ils comprennent.