Skip to content

Un autre tribut payé à la mer

Terrible naufrageDes passagers pour Saint-Pierre-et-Miquelon.

On mande de St-Jean, Terreneuve, le 23, qu’un terrible désastre a eu lieu dernièrement, mais sans qu’on en connaisse exactement le jour. Le brigantin français Sénorine, ayant un équipage de neuf hommes et 53 passagers, s’est perdu corps et biens sur l’extrémité est des grands bancs. Le vaisseau avait une cargaison générale prise à St-Malo pour St-Pierre.

Il avait fait voile le 5 mars dernier et, depuis un mois, on l’attendait en vain. Des valises et autres effets trouvés flottants et identifiés comme provenant du Sénorine ne permettent plus de douter de son malheureux sort. Ces débris ont été recueillis par une goélette anglaise arrivée dans le port de St-Jean.

Nouveaux détails. — Voici quelques détails sur la perte du brigantin français Sénorine.

Ce navire partit de St-Malo le 1er mars, et non le 5 comme on l’avait d’abord annoncé. Il avait une cargaison de viandes salées et se rendait à St-Pierre, Miquelon. Son équipage se composait de 9 hommes et 58 passagers.

Vers le 20 avril, on le signale à la dérive dans les glaces sur le côté est des grands bancs de St-Jean, Terreneuve et, quelques jours plus tard, il s’éleva du sud-ouest un grand vent qui continua de souffler jusqu’en mai.

Dans la première semaine de mai, sa poupe et ses flancs furent brisés par les glaces et il sombra en quinze minutes, 53 passagers furent ensevelis dans les flots.

L’équipage s’est occupé durant le sinistre de mettre les chaloupes à l’eau, laissant aux passagers de se sauver comme ils le pourraient.

Une chaloupe contenant 20 passagers fut engloutie au moment même où elle allait quitter le brigantin.

Le capitaine ne put, malgré ses efforts, garder de discipline à bord.

Un grand nombre de passagers se hissèrent dans les cordages, mais ils ne purent se sauver et périrent lorsque le Sénorine sombra.

 

Le Canadien (Québec), 29 mai 1884.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Parmi les victimes figure Jean Marie Nicol, un marin de l’île de Batz (état civil île de Batz de 1888 n°26)

    13 janvier 2021
  2. Jean Provencher #

    Merci infiniment, Monsieur Boucher Guy, de cette mention de Jean-Marie Nicol, ce marin de l’île de Batz ! Ça humanise tellement ce terrible drame !

    Merci beaucoup !

    13 janvier 2021

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS