À Montréal, à quand des lieux pour permettre aux enfants de s’amuser ?
Dans sa page éditoriale, La Patrie du 25 avril 1908 propose ce texte.
La belle saison
Le soleil brille enfin et l’atmosphère peu à peu se réchauffe. Nous commençons à voir revenir la belle saison, que tous accueillent d’un sourire.
Les plus heureux sont encore les enfants, malgré qu’à Montréal, ils soient tant privés d’air et de verdure.
Dans les grandes villes américaines, on s’impose de lourds sacrifices pour procurer à l’enfance des terrains où se récréer. On y établit de vastes pelouses où les enfants peuvent à plaisir s’ébattre.
Ici, il est interdit de marcher sur la pelouse des parcs, et le parc Lafontaine et la ferme Fletcher sont à peu près les seuls endroits de notre ville, où les petits peuvent à leur aise s’amuser. Ceux qui habitent loin de ces deux sites n’ont guère que la rue à leur disposition, pour se délasser les jambes, la rue avec ses dangers de toutes sortes, dont le moindre n’est pas les poussières chargées de microbes.
Nous avons une association de bienfaisance, qui s’est donné la mission de procurer aux enfants de Montréal des champs de récréation.
C’est une œuvre qui se recommande hautement et à laquelle nous devrions accorder tout l’encouragement possible.