Trois-Rivières souhaiterait que, chaque samedi soir, on sonne le «Glas des Vivants»
Du moins est-ce l’espérance du journal local bi-hebdomadaire, Le Bien public.
Comme le «Glas des Morts», qui, selon une pieuse coutume conservée dans beaucoup de paroisses, retentit lugubre durant les sombres veillées de novembre, évoquant le souvenir des défunts et réclamant en leur absence une courte mais fervente prière; ainsi le «Glas des Vivants» sonnerait une fois la semaine en un tintement funèbre pendant la soirée du samedi dans toutes les villes et campagnes où l’on tolère à ces heures l’ouverture des buvettes, où l’on laisse fréquenter ces lieux de dégradation, rendez-vous abjects des fainéants, des déclassés et des vauriens; ce serait le «Glas des Ivrognes». Il sonnerait l’heure où ils vont se gorger de vin, perdre la raison et s’enregimenter dans le parti des alcooliques.
Le Bien public (Trois-Rivières), 29 mars 1910.
Le souhait du journal ne se matérialisera pas.
Sur l’illustration, nous voyons à peine la cloche du clocher de l’église de Saint-Étienne.