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Cessez vos blasphèmes !

epouvantail Marcel Gingras cinq

Vous pourriez en payer le prix. Voyez ce qui est arrivé à cet homme d’Acton-Vale. La Patrie du 7 mars 1885 nous raconte ce fait incroyable.

Une histoire des plus étranges circule actuellement à Montréal et est racontée par des prêtres dans nos collèges.

C’est qu’il y a douze jours un homme d’Acton-Vale, étant à battre du grain dans une grange, aurait blasphémé et, sur les remontrances des personnes présentes, se serait écrié : «S’il y a un Dieu, qu’il me punisse !»

Au même instant, il aurait été frappé de paralysie et cloué sur place, la main étendue dans la position qu’il avait en mettant du grain dans la machine.

On prétend qu’il est littéralement cloué sur place, qu’on ne peut le remuer et qu’il faut le couvrir de couvertures de laine pour l’empêcher de geler.

Il vit encore, mais ne mange pas. On dit que Mgr Fabre devait se rendre sur les lieux.

Le plus étrange de cette histoire, c’est que depuis douze jours, le télégraphe n’ait pas encore eu le temps de l’annoncer et que personne ne l’ait, non plus, communiqué aux journaux.

 

Ce court texte, dont chacune des phrases est nécessaire, est fort étonnant. Nous savons que l’Église catholique est solidement implantée au Québec de 1880 à 1910, grâce en particulier au monde surnaturel qu’elle propose et ses nombreuses «dévotions». Ici, on laisse entendre que l’institution n’hésite pas à utiliser le monde paranormal pour appuyer ses campagnes contre les blasphèmes. Et le journaliste de noter qu’il est surprenant que personne ne se soit soucié d’aller sur place, à une centaine de kilomètres de Montréal, pour vérifier la teneur de cette rumeur, et que personne n’ait eu recours au télégraphe, moyen important de communication à l’époque.

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