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Ce jour de l’année dont la Vie s’empare

Farandole de roselinsDepuis de très nombreuses années, je remarque qu’à ma campagne, vient un jour, tout à fait imprévisible, où là, voilà, ça y est, l’autre versant de l’année, celui de la lumière, des jours longs, frappe à la porte. On le sent, on le sait, on en est absolument certain. La Vie, soudain variée, le dit.

En 2012, par exemple, c’était le 11 mars chez moi.

En 2014, le 19 février.

Et cette année, en 2016, c’est aujourd’hui même, le 4 mars.

Le soleil approfondit les couleurs, comme il n’arrivait pas à le faire de cette manière cet hiver. Le thermomètre devient fou, passant de moins 22, ce matin, à 0 cet après-midi, autant sur la galerie avant que celle arrière. La neige même commence à fondre, dardée. Les geais se font farauds. Les écureuils, bavards. Les bourgeons, encore plus présents. Et mes oiseaux, mes amours, après un hiver bien calme, les voici nombreux.

La porte s’entrouvre.

Il y a de ces jours très précis, en février ou en mars, où soudain on voudrait prendre le temps par le chignon du cou pour lui crier d’arrêter sa fuite, ne serait-ce que quelques heures, laisser place complètement à la Vie, pour pouvoir goûter finement ce qu’elle propose.

Je me demande souvent d’ailleurs comment font les oiseaux pour repérer mon lieu se trouvant au milieu de nulle part sur de longues distances et où tout est défriché tout autour.

Farandoleroselin pourpre femelle, deux tarins des pins et un chardonneretUn bruant hudsonien sy glisseCorneilleBruant hudsonien deuxSitelle a poitrine rousse un

8 commentaires Publier un commentaire
  1. Mario Gervais #

    Choyez que vous êtes !!!
    Du coup, en observant vos superbes clichés, me voilà projeté par en arrière (nostalgie, quand tu nous tiens !!!), au temps où je pouvais me permettre de soigner les oiseaux tout l’année durant…
    Et dire que cela commence tout juste à peine à bouger…! Ça augure bien !!! J’anticipe déjà ces manifestations qui, ici, se feront sans doute un brin plus tardivement…
    Merci pour tous vos partages…!
    Mario

    5 mars 2016
  2. Jean Provencher #

    Merci à Vous d’être là, cher Mario, à faire le voyage avec nous. Et donnez-nous des nouvelles des vôtres lorsque les miens seront remontés chez vous.

    5 mars 2016
  3. Francine Lessard #

    Bonjour!

    En lisant votre article, j’ai tout de suite eu en tête la chanson thème d’une émission radio à Radio-Canada il y a fort longtemps: Le réveil rural.
    « C’est le réveil de la nature, tout va revivre au grand soleil! »
    Ainsi de suite….
    Merci de ce texte émouvant M. Provencher, vous êtes un vrai poète!
    Bonne journée à vous!
    Francine

    5 mars 2016
  4. Jean Provencher #

    Merci infiniment, chère Francine. Mais, dans votre pays de campagne, vous le savez bien que ça se passe ainsi. Il m’est arrivé des moments où j’avais raté cette journée, où la Vie ne m’avait pas attendu. Je montais le chemin qui mène à ma maison lointaine et je constatais tout de suite que j’avais raté ce jour, que la Vie s’était déjà emparé de ce lieu en ma courte absence. Aussi, j’aime tant que cela se passe lorsque je suis sur les lieux. C’est comme si, doucement, il nous était donné de toucher la Vie du bout des doigts. Et c’est une pure beauté de voir tout le monde à son affaire.

    5 mars 2016
  5. Francine Lessard #

    C’est vrai que tous sont affairés. Les gros becs sont arrivés cette semaine, quelques juncos ardoisés, geais bleus vifs comme l’éclair, roselins pourprés et pics chevelus! Beaucoup de monde autour d’une seule mangeoire et quelle palette de couleurs!
    Comme vient de me dire mon conjoint, je pense que chez nous, c’est aujourd’hui le jour dont vous parlez! Nos yeux supportent à peine la blancheur de la neige au soleil. Et que dire du bleu du ciel?

    5 mars 2016
  6. Jean Provencher #

    Bien chanceux êtes-Vous tous deux dans votre pays magnifique ! Et, dites donc, vos avez des oiseaux que je n’ai point. Les juncos ne sont pas là. Les gros becs, je ne les vois plus depuis des années maintenant.

    5 mars 2016
  7. René-Claude Senécal #

    Merci M. Provencher pour ces belles photos.

    Je remarquais ce matin même que mes mangeoires étaient presque vides et j’ai accouru (ou presque) pour que mes chardonnerets, mésanges et juncos (plus rares) reviennent au plus vite. Ça ne prend, de toute évidence, pas de temps avant qu’il s aillent voir ailleurs lorsque que les provisions sont épuisées !

    Je vous joint ici un lien d’une très bonne photo que ma conjointe a prise:

    https://scontent-lga3-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xpl1/t31.0-8/12711177_10153228748245672_1158405623982677155_o.jpg

    On pourrait imaginer facilement la légende comme étant «poussez pas, il y en a pour tout le monde ! »

    6 mars 2016
  8. Jean Provencher #

    Absolument. Merci beaucoup pour la belle image de votre conjointe.

    7 mars 2016

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