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Hommage aux premiers colons des Bois-Francs, inconnus

saint christophe darthabaskaNous voici en 1993.

Dans les Bois-Francs, sur les bords de la rivière Nicolet, les villes de Victoriaville et d’Arthabaska, ainsi que la municipalité de paroisse de Sainte-Victoire-d’Arthabaska, furent fusionnées pour devenir une seule ville : Victoriaville.

Dans cette région, les débuts durant les années 1830 furent héroïques. L’Écho des Bois-Francs du 14 janvier 1899 consacre un article aux débuts de Sainte-Victoire. Internet existant maintenant, nous avons voulu simplement échapper les noms des pionniers, de complets inconnus, pour éviter qu’ils ne se perdent à jamais. Qui sait, peut-être que l’un d’eux fait partie de votre parenté. Extraits.

Des quelques colons venus des paroisses d’en bas [en bordure du fleuve Saint-Laurent], il y en eut qui n’eurent pas le bonheur de continuer longtemps leur travail de défrichement. La pauvreté, la misère engendrèrent les maladies; le froid de nos hivers longs et rigoureux amena des changements dans la population; et cette petite colonie de braves vit plus d’une fois l’aile sombre de la mort s’étendre sur leurs compagnons.

Le premier qui paya ce triste tribut à la nature fut Laurent Raimond, en 1838, et qui arriva dans les pointes [Beaudet] vers 1832. Ce fut un événement douloureux et qui contrista profondément les pionniers. Son corps fut inhumé dans une petit cimetière, préparé à la hâte, dans les pointes près de la rivière d’en bas, sur un terrain appartenant alors à Charles Prince. Ce terrain se trouve un peu en bas du pont de fer du Grand Tronc qui traverse la rivière Nicolet, près de chez François Pothier.

Les anciens rapportent que le deuil fut grand parmi les assistants, et que leur douleur se traduisait par des larmes et des gémissements prolongés.

Plusieurs suivirent cette première victime du dévouement patriotique. Autant que la mémoire des anciens peut nous le rapporter, il y eut Pierre Cloutier, Louis Cloutier, Susanne Beaudet, fille de Paul Beaudet, Sophie Baril, fille de François d’Assise Baril; Marie Henriette Desharnais, sœur de Lazare Desharnais; Gilbert Doiron et Mme Louis Lemieux.

Cette dernière demeurait avec son époux, au bout du rang des deux bras, et fut portée en terre par Paul Beaudet, dit Ducap, Anaclette Corbeil, François d’Assise Baril et Féréol Girard. Son cercueil se composait d’un tronc d’arbre creusé en auge et recouvert de petites planches de bois taillées grossièrement.

Comme les chemins n’existaient pas alors, on transporta avec beaucoup de peine et de misère le corps par un petit sentier établi à travers la forêt, et qui partait de chez Georges Brisson, endroit occupé maintenant par Siméon Bolduc, cultivateur, et qui conduisait au moulin d’Eustache Baril. François d’Assise Baril nous rapporte que le trajet fut des plus pénibles, car il fallait, une bonne partie du chemin, passer sur des troncs d’arbres. Et comme le chemin était très étroit, on était obligé de porter sur son dos ce fardeau assez pesant et de se relever souvent.

Quelle misère, quelle fatigue ! Et dire que ces braves colons ne se décourageaient pas, qu’ils conservaient toujours dans leur cœur  l’espérance que des jours meilleurs viendraient briller sur ces beaux coteaux et les belles pointes de la rivière des Bois-Francs.

A. B . Ce A. B., chroniqueur dans plusieurs journaux québécois de la fin du 19e siècle, est probablement A. Beauchamp.

 

Ce billet est à lier avec celui-ci.

L’illustration montrant les municipalités limitrophes de Saint-Christophe-d’Arthabaska provient de la page Wikipédia suivante.

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