La richesse des rencontres
Voilà plusieurs années maintenant que je fréquente les bibliothèques, les salles paroissiales, les écoles, les musées, les églises et bien d’autres lieux. Pour ce qu’on dit être des conférences de ma part. Mais je préfère des «rencontres-conférences». J’ai toujours tenu au mot «rencontres», car à chaque fois j’espère un échange. Et j’ai tant appris.
Je me rappelle encore cette intervention d’une enfant d’une dizaine d’années dans une école de Sainte-Croix de Lotbinière qui m’a forcé littéralement à comprendre d’où viennent les vacances estivales pour les enfants. J’étais à leur parler de la vie des enfants autrefois à la campagne et je soulignais qu’ils travaillaient beaucoup durant l’été, et même jusqu’à la récolte des pommes de terre. Cette belle enfant lève la main et me demande : «Est-ce pour cette raison qu’on a placé les vacances l’été plutôt qu’à une autre saison ?» Cette enfant me jetait par terre, elle m’apprenait le pourquoi des vacances l’été plutôt qu’à tout autre saison.
La liste serait bien longue à faire sur tout ce que je dois aux personnes qui sont venues à ces rencontres. Par exemple : la dévotion à saint Blaise, le youqueur, l’entoucas, etc., etc.
Voici cette autre découverte tout à fait récente. Dans ma besace, je traînais avec moi depuis quelques années, la nouvelle suivante extraite du quotidien Le Soleil (Québec) du 10 octobre 1900, p. 8 : Tous les jours, on rencontre un grand nombre d’enfants pauvres qui se dirigent, le panier au bras, vers le chemin Saint-Louis, faire la cueillette des glands. Cette récolte est plus payante qu’on ne pourrait le croire, car lorsque le vent est fort et secoue les arbres, un seul bambin peut récolter un minot de glands valant 50 cts.
Et j’ajoutais invariablement : Je serais incapable de vous dire pourquoi un panier de glands valait si cher. Or, dimanche, le 4 octobre, j’animais une rencontre-conférence sur l’automne autrefois au Domaine Cataraqui. J’y vais de cette affirmation sur les glands et un monsieur, se présentant comme d’origine espagnol, me dit que c’est parce qu’on nourrissait les porcs avec les glands et que ça donnait le jambon le meilleur en Occident pour son goût. Je fus muet d’étonnement. Et la page Wikipédia sur Bayonne nous dit que cette ville du Pays basque français, à l’entrée des Pyrénées, où on nourrit les porcs aux glands, est renommée pour la qualité de son célèbre jambon.
Puis, dimanche le 18 octobre, nouvelle rencontre-conférence, cette fois-ci à Montréal, à l’Association des familles Provencher d’Amérique. À cet endroit, Georges Provencher, élevé sans doute chez les pères missionnaires, nous dit qu’eux, enfants, ils récoltaient les glands pour la fabrication de chapelets qu’on donnait dans les missions. Mais là les enfants québécois ne touchaient sans doute pas 50 cents le panier.
Vive les rencontres-conférences.