Des villégiateurs reviennent et ne trouvent pas de loyers
Il est étrange de constater qu’au début du 20e siècle, des locataires montréalais, à la fin de leur bail, partent en villégiature, sans se soucier d’un nouveau logis à leur retour. Le quotidien montréalais La Patrie du 21 septembre 1904 raconte.
La rareté des maisons à louer et la hausse continuelle des loyers continuent à faire la sensation du marché immobilier. Avec le retour des citadins qui passent les étés à la campagne, cette question de logement revient tout à fait d’actualité. Beaucoup de gens qui s’éloignent de la ville durant la belle saison partent au mois de mai sans louer de logis, remettant cette grave affaire à leur retour en ville.
Jusqu’à cette année, ils n’ont jamais éprouvé de difficulté à se trouver des logements, mais cette année la situation est changée. Les logis confortables sont absolument rares, et ceux qui sont encore libres sont très dispendieux. Malgré le regain d’activité qu’a pris la construction cette année, il n’y a presque pas de maisons à louer et les citoyens imprudents sont maintenant obligés de payer de gros loyers pour obtenir des logements dans le centre de la ville.
Aussi la grande majorité des chercheurs de logements se dirige-t-elle vers les limites de la ville, à Westmount et à Outremont. Ces deux municipalités profitent énormément de la situation et la valeur des immeubles augmente en raison directe de la demande pour les logis.
Ce sont assurément de superbes quartiers résidentiels. L’air y est pur, le site pittoresque, et le tramway les rapproche tellement du centre de la ville que leur éloignement n’est pas une objection sérieuse.