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«La Marmotte du Canada»

Marmotte regardant la pluie tomber

Marmotte regardant la pluie tomber

Nous ne croyons pas qu’un grand nombre de nos lecteurs connaissent ce curieux petit mammifère que le grand naturaliste Buffon a appelé la Marmotte du Canada et qui est classée dans l’ordre des rongeurs hibernants, sous le nom d’Aretomys Monax.

La Marmotte, au premier aspect, paraît être un diminutif de l’ours; elle a la même démarche lourde et lente, ses membres sont, toutes proportions gardées, aussi trapus et aussi courts. Le caractère particulier de cet animal que l’on trouve dans la zone des Laurentides est de s’engourdir pendant les six mois de la saison froide. La circulation du sang est suspendue et les fonctions digestives sont arrêtées pendant cet engourdissement.

C’est vers le milieu d’octobre que les marmottes se préparent à leur hivernage. Elles bouchent avec soin les deux issues de leur terrier, toujours construit en forme d’y coucher, et elles se blottissent dans le fond sur un lit de mousses et de fines herbes sèches, jusqu’au retour du printemps.

On a prétendu à tort qu’elles vivaient sur leur graisse pendant cette période, mais des expériences ont prouvé que les marmottes maigres hivernaient comme les grasses.

S‘il arrive que l’animal endormi soit réveillé, il ne s’endort plus, même s’il doit geler à mort.

Le pelage de la Marmotte du Canada est gris foncé tirant sur le noir, tandis que celui des Marmottes d’Europe est d’un gris plus clair.

La facilité avec laquelle on peut apprivoiser et dresser ces petits animaux en a fait les compagnons des petits Savoyards qui circulent dans certaines régions de la France pour ramoner les cheminées. Chaque groupe de ces enfants a une marmotte qui sautille sur ses pattes de derrière pendant que le ramoneur chante une complainte de sa fabrication.

La marmotte en liberté est très craintive; elle s’enfuit dans son terrier au moindre bruit qui l’effraye et elle pousse un sifflement aigu qui la dénonce aux chasseurs.

La peau de la Marmotte est recouverte d’un poil très serré qui pourrait permettre de l’employer dans la fabrication des fourrures, mais elle n’est pas utilisée par suite de son peu d’abondance.

 

La Patrie (Montréal), 24 septembre 1904.

marmotte en cage

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